Foyers de travailleurs immigrés : Droit au logement - Non à la répression10/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1971.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Foyers de travailleurs immigrés : Droit au logement - Non à la répression

Depuis des années, les sociétés propriétaires-gestionnaires des foyers de travailleurs immigrés, comme la Sonacotra, laissent leurs immeubles se dégrader. De plus, aujourd'hui, le gouvernement multiplie les contrôles policiers et les expulsions de résidents.

Contre cette situation, des coordinations de résidents des foyers de la Sonacotra, de l'Aftam, de l'Adef et de Soundiata s'organisent pour résister. Elles préparent une manifestation devant le siège de la Sonacotra.

140000 personnes, vivant seules, habitent officiellement dans 700 foyers, dont la moitié sont situés en Ile-de-France et sont surpeuplés. En effet, depuis 1981, aucun nouveau foyer n'a été construit, bien qu'environ 300000 travailleurs aient été régularisés.

L'accès aux logements, même HLM, étant quasiment impossible pour de nombreux travailleurs migrants comme pour tous les pauvres de ce pays, une partie d'entre eux sont accueillis, par solidarité, par les résidents des foyers, pourtant déjà entassés à deux ou trois dans de minuscules chambres de dix mètres carrés, avec des lits superposés, loués 200 euros par mois.

Cette situation dure depuis trente ans, que les gouvernements aient été de gauche ou de droite. Aujourd'hui, plutôt que de construire les logements nécessaires pour ces travailleurs contraints de vivre sans leur famille, le gouvernement, avec la complicité de la Sonacotra et autres gestionnaires, renforce les descentes d'huissiers et les interventions de CRS. Les rafles se multiplient devant et dans les foyers, entraînant l'expulsion des foyers des résidents qui hébergeaient de la famille ou des proches, transformant leur geste de solidarité en délit. Une dizaine de foyers de banlieue parisienne ont déjà subi ces interventions policières ainsi que dernièrement à Paris ceux de la rue Riquet (19e), de la rue du Chevaleret (13e) près de la Grande Bibliothèque et de la rue de la Fontaine-au-Roi (11e).

La circulaire anti-immigrés du 21 février 2006, signée de Sarkozy et de Pascal Clément, ministre de la Justice, accentue la répression. Tout un chapitre explique comment procéder aux «interpellations dans un logement-foyer, un centre d'hébergement ou à proximité d'un tel établissement»; comment les policiers peuvent, au petit matin, contrôler au faciès les identités des travailleurs sortant des foyers; comment à l'intérieur du foyer, dans les parties communes (hall d'accueil, sanitaires, cuisines, couloirs, salle télé), ils peuvent interpeller et embarquer; comment ils doivent appliquer les procédures administratives, avoir l'assentiment du gestionnaire du foyer, se faire accompagner, ou pas, par un huissier, etc. La circulaire explique même aux policiers comment pénétrer, légalement ou par ruse, dans la chambre des résidents, considérée pourtant comme domicile privé, pour effectuer des contrôles. Autant de directives pour éviter les annulations et reports devant les tribunaux et accélérer les expulsions du territoire des sans-papiers.

Mal logés, mal traités, sans droits, les résidents des foyers en ont assez. Ils se mobilisent pour réclamer l'arrêt de la répression et la réintégration des résidents exclus; la réhabilitation des foyers, la construction de nouveaux et l'accès au logement social. Ils réclament également qu'il n'y ait pas de policiers dans les foyers et la régularisation des sans-papiers.

Lutte Ouvrière est solidaire de cette mobilisation et de la manifestation appelée le vendredi 19 mai à 17heures -42, rue Cambronne à Paris- devant le siège de la Sonacotra, principale société propriétaire de foyers.

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