Dans la nuit du 7 au 10avril, au centre de tri Airlande de Rennes, une majorité d'employés ont cessé le travail, scandalisés par le fait que la direction a tenté de faire entrer des forces de l'ordre dans le centre afin de pourchasser des étudiants venus manifester contre le CPE-CNE. Deux jours après, trois équipes de nuit se mettaient en grève à près de 100% pour s'opposer à des menaces de sanctions vis-à-vis de huit collègues, trop solidaires des étudiants au goût de la direction. À cela, s'ajoutait un sentiment général d'écoeurement envers une direction qui non seulement n'avait pas hésité à faire charger les étudiants, mais également deux chauffeurs et un postier qui s'étaient aussi fait matraquer.

Finalement, le jeudi4 mai la direction a préféré abandonner les menaces de sanction, voulant faire preuve, selon ses propres termes, de volonté d'apaisement. En fait, il s'est agi d'un recul dû aux larges mobilisations des équipes de soirée et de nuit, qui n'ont pas hésité à manifester leur colère à plusieurs reprises. Et depuis, la vigilance reste de mise car, pour ne pas perdre complètement la face, la direction a envoyé des courriers de mise en garde aux huit collègues concernés. Mais une fois encore, la réaction ne s'est pas fait attendre. Les trois équipes de nuit se sont réunies immédiatement après et ont décidé majoritairement de se tenir prêtes à cesser le travail, dans le cas où des menaces de sanction seraient de nouveau prononcées.