Union Européenne : Les frontières n'ont toujours pas disparu!04/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1970.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Union Européenne : Les frontières n'ont toujours pas disparu!

Le gouvernement a annoncé l'ouverture, le 1er mai, du marché du travail français à des travailleurs originaires des huit États d'Europe centrale et orientale devenus membres de l'Europe des 25. Si ces pays, tous situés en Europe de l'Est ou même anciennement partie de l'ex-URSS, en ce qui concerne les États de la Baltique, vont se voir dotés d'un statut relativement allégé au regard de l'immigration en France, il n'y a là rien de commun avec une ouverture des frontières. Et pourtant, l'Union Européenne s'est mise en place en promettant, au-delà de la liberté de circulation des capitaux et des marchandises, la liberté de circulation des personnes, leur droit de vivre et de travailler dans le pays de leur choix. On en est loin.

Il s'agit bien plutôt d'un avant-goût de "l'immigration choisie" dont Sarkozy se veut le champion. Il est bien précisé qu'il s'agit d'un régime dérogatoire, une "ouverture progressive" concernant les secteurs économiques et les "métiers où il y a besoin de main-d'oeuvre". Le gouvernement a arrêté une liste de 61 métiers répartis dans sept secteurs "déficitaires", comme l'hôtellerie-restauration, le bâtiment et les travaux publics, l'agriculture ou le nettoyage. Les premiers à se dire satisfaits de la mesure ont été des responsables patronaux de l'hôtellerie et de l'agriculture, secteurs où les bas salaires, la pénibilité des conditions de travail et la précarité des emplois sont bien connus, et qui se plaignent de ne pas trouver de main-d'oeuvre!

Pour le patronat et le gouvernement, les travailleurs de l'est de l'Europe ne sont les bienvenus que s'ils acceptent bas salaires, précarité, horaires à rallonge et conditions de travail parfois indignes que les patrons de ces secteurs proposent. Et encore il leur faudra prouver trois années de résidence en France pour pouvoir prétendre à un titre de séjour permanent.

Pourtant dans cette Europe, même limitée à 25 pays, ce serait bien la moindre des choses que les travailleurs puissent circuler en toute liberté. Et ce que l'on peut souhaiter, c'est que tous ceux qui viendront contribuent au renforcement des liens avec les travailleurs de ce pays et qu'ensemble, au coude à coude avec les travailleurs qui vivent en France, ils imposent leurs droits et défendent leurs intérêts face à l'avidité du patronat.

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