Mérignac (Gironde) : Cité des Fleurs: quand rénovation rime avec augmentation ou expulsion04/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1970.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mérignac (Gironde) : Cité des Fleurs: quand rénovation rime avec augmentation ou expulsion

En 2002, à grand renfort de communication et de publicité, le bailleur social Gironde Habitat et la municipalité PS de Mérignac annonçaient une opération de "démolition - reconstruction" de deux cités HLM de la ville, les Fleurs et les Pins. La première concernée a été celle des Fleurs. Datant de 1966, la cité comptait initialement 139 logements. C'est une des plus vétustes de la ville. Elle est habitée par des locataires aux revenus modestes, des retraités avec de petits revenus, des travailleurs précaires, en CES, au RMI, et des réfugiés.

En 2002, pour faire accepter l'opération de "démolition-reconstruction" aux locataires qui préféraient une rénovation des bâtiments, Gironde Habitat et la municipalité s'étaient engagés à ce qu'aucune augmentation de loyers ne dépasse les 45 euros. Mais, au moment de la livraison des nouveaux appartements, les locataires ont découvert en signant leur bail que le montant des loyers était en fait en hausse de 50% pour un même type d'appartement, soit 120 euros d'augmentation pour un T3, 150 euros pour un T4. Bien plus que les 45 euros promis en 2002.

Devant ce coup de force du bailleur, des locataires se sont réunis et ont formé, avec le soutien de la conseillère municipale Lutte Ouvrière de la ville, un comité de résidents qui a d'abord entrepris de faire signer une pétition revendiquant que les engagements pris avant les travaux soient tenus et qu'en conséquence les loyers soient revus à la baisse. La pétition a regroupé la signature des trois quarts des résidents de la cité. Elle dénonçait, outre les loyers, les frais de déménagement non remboursés intégralement, les nouvelles charges locatives trop élevées et les nombreuses malfaçons dans les appartements finis à la va-vite et à l'économie.

Le comité a ensuite organisé des délégations auprès de la municipalité et du bailleur et s'est adressé aux résidents de la cité des Pins, la prochaine sur la liste. La municipalité de gauche, représentée par le secrétaire du PS de la Gironde, a d'abord nié le problème, puis a déclaré sans honte à la presse que, si un T3 est trop cher, les familles n'avaient qu'à prendre un T2! Le bailleur, lui, a justifié les hausses mais se dit prêt à examiner les problèmes des locataires au cas par cas.

Pour l'heure, la mobilisation a tout de même été efficace en ce qui concerne les malfaçons, les frais de déménagement intégralement remboursés et les charges revues à la baisse. Une forte minorité de la cité entend maintenir la mobilisation sur les loyers et sur les charges locatives.

Entre un bailleur malhonnête et une municipalité qui se lave les mains d'un problème qu'elle a pourtant largement contribué à créer, les résidents qui sont mobilisés ont toutes les raisons de le rester: c'est la seule façon de se faire respecter et de tenter de faire que les engagements soient tenus.

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