Expulsion d'enfants sans papiers : Ne pas laisser faire!04/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/05/une1970.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Expulsion d'enfants sans papiers : Ne pas laisser faire!

Le 29 novembre dernier, Nicolas Sarkozy déclarait: "J'ai pris une décision, c'est qu'il n'y aurait plus d'expulsions d'enfants scolarisés et de leurs parents durant l'année scolaire." Mensonge! Le 6 avril dernier, à Brest, la police aux frontières frappait à la porte de Patimat, une petite fille de six ans, et de sa mère pour les expulser. C'était sans compter sur la solidarité des voisins, qui avaient caché la fillette et ainsi empêché cette expulsion et qui se relaient aujourd'hui pour que Patimat et sa mère restent vivre là où elles sont.

Mais combien d'autres enfants ont-ils été cueillis avec leurs parents au petit matin par la police, puis placés en centre de rétention avant d'être expulsés vers leur pays d'origine? Et combien vont l'être après le 30 juin, après la fin de l'année scolaire?

Thierry Mariani, député UMP et rapporteur du projet de loi de Sarkozy sur l'immigration, osait affirmer le 1er mai lors d'une interview: "Si on a des enfants sans papiers dans les écoles, c'est que les parents ont fraudé au regroupement familial. (...) C'est la faute de leurs parents, qui n'étaient pas en mesure de justifier d'un revenu suffisant ou d'un logement décent pour demander le regroupement familial. (...) C'est pourquoi ces enfants ont le droit de finir leur année scolaire, mais après, ils rentreront chez eux." Pour ces gens-là, la chasse aux voix de Le Pen justifie toutes les bassesses.

Quand des parents prennent le risque d'un voyage en pays étranger avec des enfants sur les bras, c'est parce qu'ils n'ont pas d'autre choix, parce qu'ils aspirent simplement à une vie un peu meilleure ou qu'ils tentent de sauver leur peau, comme la mère de Patimat, contrainte de fuir un pays où il ne fait pas bon être mère célibataire.

Les habitants de Brest qui se relaient pour que la fillette puisse rester à l'école et que sa mère reste avec elle, là où elles vivent, ont raison. Comme ont raison ceux qui appellent à se mobiliser contre les expulsions des enfants sans papiers!

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