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Dans les entreprises
Alstom, Bouygues : Deux grands profiteurs de l'argent public
Entre le moment où l'État a acheté un quart du capital d'Alstom, en 2004, et aujourd'hui, où il revend cette part à Bouygues, la valeur des actions a remonté, si bien que le Journal du dimanche parle de "fabuleux coup de Bourse du ministère des Finances" par lequel "L'État empoche 1,3milliard d'euros grâce à Alstom". La question mérite d'être posée en sens inverse: combien de milliards les actionnaires d'Alstom et de Bouygues ont-ils empochés de l'État au travers des commandes publiques, qu'il s'agisse de la construction de routes, d'aéroports et autres bâtiments publics pour Bouygues et sa filiale Colas, ou de centrales électriques pour Alstom?
Le rachat d'Alstom par Bouygues, nous dit-on, permettra "des projets intégrés en proposant des solutions combinant le génie civil de Bouygues et les équipements d'Alstom". Effectivement, lorsque les travailleurs d'Alstom fabriquent des rames de métro ou de TGV, lorsqu'ils construisent des turbines pour produire de l'électricité, il faut aussi couler du béton, spécialité de Bouygues. Mais pourquoi ne pas faire bénéficier les consommateurs de cette complémentarité? Pourquoi ne serait-ce pas la collectivité, et pas les gros possesseurs d'actions, qui en profiterait? Il serait possible par exemple de construire de nouvelles lignes de transport, mais sans bénéfice pour les actionnaires de Bouygues-Alstom. La complémentarité entre Bouygues et Alstom serait une bonne chose, une fois débarrassée de ces actionnaires qui vivent en parasites sur ce que produisent les travailleurs des deux groupes et qui s'accaparent une bonne part de l'argent de l'État.