Violences policières en série28/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1969.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Violences policières en série

La Commission Nationale de Déontologie pour la Sécurité, créée en 2000, fait état dans son rapport annuel d'une augmentation continue des affaires dont elle est saisie, concernant le comportement de policiers. Elle signale qu'«un nombre accru de dossiers révèle de la part des services de police, particulièrement des officiers de police judiciaire, une méconnaissance des textes légaux de la procédure pénale relatifs au placement en garde à vue et à sa notification». Le président de la Commission, Pierre Truche, affirme, dans une interview au Monde: «On continue d'abuser du menottage et à faire des fouilles avec déshabillage complet des personnes. Ce qui est humiliant et mal ressenti. On a aussi constaté des détentions sans notification de garde à vue et des procès verbaux falsifiés.»

Le rapport de la CNDS cite le cas de jeunes de 15 et 16ans, arrêtés et placés en garde à vue, pour de simples carreaux cassés, ou encore celui de ce jeune de 15ans de Marseille qui avait fait un doigt d'honneur à Chirac en visite dans la ville: «Ceinturé, plaqué contre un mur, il a été menotté et conduit à pied au commissariat. Il se plaint d'avoir été giflé et insulté par des propos racistes». Ses parents n'ont pas même été prévenus de son arrestation.

La commission a été ainsi saisie de 121 cas en 2005. Voilà qui ne fait pas une bonne publicité à la police. D'ailleurs la commission a vu ses crédits gelés en 2005 et elle se plaint de devoir reporter sur l'année suivante l'examen d'une proportion croissante des affaires faute de moyens.

L'IGPN, qu'on appelle la police des polices, fait état, elle, de 663 cas de violence de la part des policiers dont elle a été saisie! Près de 300 révocations, suspensions temporaires et rétrogradations ont été prononcées. Mais elle affirme que pour la première fois cette année, les cas de violence illégitime sont en régression.

Pas de quoi cependant redorer vraiment l'image d'une police dont de nombreux membres se croient bien souvent tout permis quand ils ont affaire à des jeunes ou à des adultes qui ne sont pas des VIP, et cela d'autant plus qu'ils se sentent encouragés par les propos du ministre de l'Intérieur.

Partager