Suppression de blocs opératoires ? Avant tout, suppression de crédits28/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1969.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Suppression de blocs opératoires ? Avant tout, suppression de crédits

Le conseil de la chirurgie préconise de fermer au total dans le pays 113blocs opératoires d'hôpitaux publics qui effectuent moins de 2000actes chirurgicaux par an. Le rapport donne comme argument que ces services «ne répondent pas aux critères de sécurité, de qualité et de continuité des soins.»

Le ministre de la Santé a dit qu'il ne prendrait de décision qu'après enquête. Après le recul sur le CPE, l'heure n'est plus aux mesures brusquées. Mais on ne peut qu'être inquiet car si effectivement le petit nombre d'actes pratiqués dans un bloc opératoire peut poser des problèmes de qualification, le gouvernement est passé maître dans l'art de donner des justifications plausibles à des mesures qui relèvent surtout de la volonté de faire des économies au détriment de la qualité des soins.

En Chirurgie, la durée moyenne des hospitalisations a été, par exemple, considérablement raccourcie. Cela tient en partie à des progrès techniques. Mais dans combien de cas fait-on sortir prématurément des opérés parce qu'il faut, à tout prix, libérer un lit, parce qu'on en a trop supprimé, sans même se préoccuper de la manière dont ils pourront vivre et finir d'être soignés à domicile?

Les petites maternités de proximité sont peut-être moins performantes que celles des grands centres hospitaliers. Mais le transport en ambulance sur des routes enneigées ne pose-t-il pas de problèmes? Et hospitaliser des futures mères ou des malades loin de chez eux, c'est-à-dire loin de leurs familles et amis, est-ce une «solution idéale»?

En fait derrière toutes ces évolutions qu'on nous présente comme dues au souci de l'intérêt des malades, il y a une politique dont la principale motivation est la recherche d'économies.

L'hôpital est d'abord malade des économies qu'on fait sur son dos: par manque de personnel, des établissements ferment des lits et repoussent les hospitalisations ou les interventions moins urgentes. Même les responsables hospitaliers, qui croyaient que leurs établissements «dynamiques», pratiquant beaucoup d'actes hospitaliers, verraient leur budget augmenter, doivent déchanter: la Fédération hospitalière de France estime qu'il manque 1,5 milliard d'euros aux hôpitaux publics pour 2006.

Subventionner le profit patronal ou faire de la santé une vraie priorité, décidément il faut choisir.

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