La Défense : Pour quelques dizaines de milliers de mètres carrés de plus...28/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1969.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Défense : Pour quelques dizaines de milliers de mètres carrés de plus...

Aux termes d'une enquête ouverte depuis le printemps 2004, d'importantes infractions au Code de l'urbanisme ont été constatées dans le périmètre de La Défense, l'immense quartier d'affaires construit à l'ouest de Paris. D'énormes discordances existent entre les surfaces déclarées sur les permis de construire de certains buildings et les surfaces effectivement construites durant la période 1996-2000.

Ainsi, sur trois immeubles contrôlés, la Direction de l'Equipement des Hauts-de-Seine a évalué à près de 8000m2 les surfaces illicites, soit 7% de la surface totale qui avait été autorisée. Sur un autre building, le Balzac, le dépassement avoisinerait 20000m2! Un architecte parle même d'au moins 100000m2 frauduleux pour l'ensemble de La Défense, ce qui au prix du mètre carré de bureaux représente une escroquerie colossale.

Pour l'instant, cette affaire met en cause Christian Pellerin, l'un des principaux promoteurs de La Défense -et propriétaire à titre personnel de certaines de ses tours- ainsi que des dirigeants de l'ex-Compagnie générale des Eaux (CGE, devenue depuis Vivendi, puis Veolia). Le premier était le consultant de la seconde, après avoir présidé sa filiale immobilière, la SARI. Le contrat signé entre l'ex-CGE et la société de Christian Pellerin fixait parmi ses missions «l'optimisation des surfaces» et «l'optimisation des rendements de plans». Autrement dit, les tours construites pour le compte de la CGE devaient rapporter le plus possible de loyers. Quant aux méthodes que Pellerin mettrait en oeuvre pour atteindre ces objectifs, elles ne pouvaient guère faire de doute, cet individu ayant déjà été mis en cause dans plusieurs affaires d'escroquerie, de corruption, de faux et usage de faux dans les années 1990. Il avait même été condamné à un an de prison pour d'énormes dépassements du permis de construire de sa villa dans le site protégé de la pointe du Cap d'Antibes.

Pour le commun des mortels, un tel passé lui vaudrait d'être mis à l'écart, mais dans «le monde des affaires», il est plutôt synonyme d'une précieuse qualité: celle de gens prêts à tout pour faire du fric... et en faire gagner beaucoup plus encore à leurs bailleurs de fonds.

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