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- Lutte ouvrière n°1969
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Leur société
Feuilles d’impôts pré-remplies : Les revenus des salariés sont bien contrôlés
Les formulaires de déclarations d'impôts commencent à arriver dans les boîtes à lettres. La nouveauté de cette année est qu'ils sont pré-remplis: y figurent, selon les personnes, le montant des salaires, des pensions et retraites, des indemnités journalières versées en cas d'arrêt maladie, des préretraites ou des allocations de chômage.
Cette formule avait déjà été expérimentée dans un département l'an passé. Les erreurs étant de l'ordre de 12%, le ministère des Finances a décidé de l'étendre à l'ensemble du pays. Elle concernera donc cette année 29 millions de «foyers fiscaux» (sur les 34,5 millions assujettis à l'impôt sur le revenu), c'est-à-dire en fait tous les salariés, car ce sont les patrons ou les organismes sociaux qui communiqueront ces chiffres aux centres des impôts. Les salariés sont aussi les seuls à ne pas pouvoir cacher leurs revenus.
Quand il s'agit de faire rentrer l'argent des travailleurs dans les caisses de l'État, le gouvernement sait employer les grands moyens, en l'occurrence informatiques. Chacun est fiché, encadré.
En revanche, pour empêcher la fraude fiscale ou l'évasion de capitaux, là, il n'en va plus de même, et l'on découvre que l'État devient curieusement impuissant. Quant aux aides versées par l'État aux entreprises sous des prétextes divers, il est impossible d'en savoir le montant exact, tant elles sont nombreuses et peuvent apparaître sous des motifs divers. Ainsi, pour ces sorties d'argent des caisses de l'État vers celles du patronat, tout devient opaque. Il n'existerait aucun moyen de totaliser les sommes versées en cadeaux divers, en tout cas selon le gouvernement, qui se déclare incapable de chiffrer avec exactitude les aides versées aux patrons. De qui se moque-t-on?