10e anniversaire de la lutte des travailleurs de Chausson-Creil : Solidarité ouvrière toujours vivante28/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1969.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

10e anniversaire de la lutte des travailleurs de Chausson-Creil : Solidarité ouvrière toujours vivante

Vendredi21avril, 130 personnes se sont rassemblées à la Bourse du travail de Creil pour le dixième anniversaire de la fin de la lutte des travailleurs de l'usine Chausson de la ville. Pour la quasi-totalité, il s'agissait d'anciens salariés de l'usine qui avaient participé à ce combat de plus de trois ans, mené entre novembre 1992 et le printemps 1996 contre les licenciements programmés par Peugeot et Renault, appuyés par les différents gouvernements de gauche puis de droite.

Un film vidéo retraçant une partie du conflit fut présenté à cette occasion, avant le pot de l'amitié et de nombreuses discussions. L'initiative, loin d'être artificielle, correspondait à un sentiment de solidarité ouvrière et militante qui s'est perpétué entre les anciens salariés soudés par cette longue lutte qui a abouti, si ce n'est à faire capituler patrons et gouvernements, du moins à remplir l'objectif visé par les travailleurs en lutte: «Aucun salarié de Chausson à l'ANPE». D'ailleurs le respect pour ceux qui ont mené ce combat est aussi resté vivant, encore aujourd'hui, parmi toute une partie des travailleurs du département de l'Oise et de Picardie.

Il y a un an encore, les 14 derniers ex-salariés de Chausson-Creil, concernés par les accords conclus en octobre 1995, furent menacés d'être jetés à la rue par Renault, qui voulait les licencier au lieu de leur offrir une préretraite promise. Ce sont alors plus de 120 de leurs ex-camarades qui répondirent présents pour venir soutenir leurs anciens camarades dans diverses manifestations. Les pouvoirs publics et la direction centrale de Renault durent reculer et respecter les engagements qu'ils avaient tendance à oublier.

Mais ce sentiment de solidarité toujours vivant parmi des centaines de travailleurs reflète aussi les conditions mêmes de la lutte qui fut menée, même si celle-ci n'a pu empêcher la fermeture de l'usine. Ce fut une lutte profondément démocratique où l'usine fut transformée en forum permanent pendant des années, où les travailleurs purent prendre toutes leurs décisions en assemblée, où ils restèrent jusqu'au bout maîtres de leur combat et de leurs revendications.

Il ne s'agissait donc pas de nostalgie du passé mais bien d'affirmer pour le présent et l'avenir la force des travailleurs en lutte et de la solidarité ouvrière.

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