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Dans les entreprises
Nettoyage ONET – Grenoble : Recul du patron face à la solidarité ouvrière
L'entreprise de nettoyage ONET s'illustre non seulement dans l'exploitation des salariés mais aussi dans la répression des ouvriers qui résistent, et particulièrement des militants syndicalistes.
Une déléguée CGT, qui travaille à l'usine Akema à Jarrie, est en procédure de licenciement. Le patron lui reproche d'avoir «porté atteinte à l'image de l'entreprise» en diffusant un tract dans lequel elle mentionnait les 245infractions à la réglementation du travail relevées chez ONET lors d'un contrôle de l'inspection du travail. Par ailleurs, ONET vient aussi d'être condamné par les Prud'hommes pour racisme et harcèlement envers une ouvrière.
Le jeudi 6 avril, le délégué syndical CGT d'ONET s'est vu interdire l'accès à l'usine Vatech-Siemens où il travaille. Depuis, il est en «mise à pied conservatoire», c'est-à-dire sans salaire, et il a été convoqué à un entretien préalable. L'employeur envisageait un licenciement en lui reprochant une altercation avec un supérieur hiérarchique, altercation qui aurait conduit ce dernier à se mettre... en accident de travail!
Le lendemain même de l'altercation, le directeur d'ONET s'est déplacé en personne pour mener son enquête. Un directeur qui se déplace aussi vite sur un chantier, accepte rapidement la déclaration en accident du travail, alors que d'habitude il rechigne, les délégués au Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHS-CT) n'avaient jamais vu cela!
Mais le patron d'ONET a dû reculer devant la solidarité ouvrière qui s'est organisée. D'abord celle des salariés d'ONET, bien décidés à ne pas laisser passer cette menace de licenciement. Une grève a été décidée par le syndicat CGT d'ONET et tout laissait penser qu'elle serait suivie. Solidarité, ensuite, des travailleurs de l'usine Vatech où le syndicat CGT appelait à un débrayage avec d'autant plus de raison que la direction de Vatech est bien la première responsable de cette situation en sous-traitant le nettoyage de ses locaux au plus offrant, sans se préoccuper des conséquences pour les salariés, pourvu que ça lui coûte le moins cher possible. Enfin, un rassemblement était aussi prévu par l'Union locale CGT devant Vatech, le jour de l'entretien préalable.
Eh bien, ce sont toutes ces solidarités qui ont fait reculer la direction d'ONET. Le jeudi 13 avril, celle-ci s'engageait, par écrit, à renoncer au licenciement du délégué. La direction a tout de même laissé entendre qu'une sanction minime et sans conséquence financière serait prise. Évidemment les salariés restent vigilants.