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Leur société
Écoles : Des emplois au rabais
En grève administrative depuis six ans, les directeurs d'école viennent de voir une partie de leurs exigences reconnues par le gouvernement. Comme son prédécesseur socialiste, celui-ci avait nié pendant longtemps la surcharge de travail dénoncée par les directeurs d'école. Il fait mine aujourd'hui de découvrir le problème et avance des propositions qui ne sont pour l'instant que des promesses. Et encore, au rabais.
Actuellement, les directeurs d'écoles primaires comptant moins de cinq classes ne disposent pas de temps libéré pour assurer les tâches administratives dont ils ont la charge. Ils doivent donc cumuler l'enseignement, l'accueil des parents et les tâches administratives multiples.
Il serait question d'accorder aux directeurs d'école de quatre classes une décharge d'enseignement d'un jour par semaine. Mais pour combler cette absence hebdomadaire, il serait fait appel, non pas à des instituteurs rodés aux remplacements, mais à des enseignants novices, en deuxième année de formation.
Le ministère de l'Education nationale annonce pour la rentrée prochaine la création de 50000 emplois vie scolaire (EVS) pour assister les directeurs d'école dans leurs tâches matérielles. Ces emplois ne sont pas sans rappeler les emplois-jeunes aujourd'hui quasiment disparus, qui avaient été mis en place par la gauche. Mais les conditions de ces emplois aujourd'hui prévus sont encore plus dégradées: la durée des contrats, destinés à des personnes dites «en difficulté d'insertion professionnelle», devrait être de six mois renouvelables jusqu'à un maximum de deux ans pour un travail à temps partiel imposé d'une vingtaine d'heures, payé sur la base du smic horaire. En clair, un emploi précaire, mal rémunéré, c'est-à-dire qui n'offre guère de possibilités de s'intégrer professionnellement et encore moins de vivre normalement de son travail.
Pourtant -et l'expérience des aides-éducateurs l'avait déjà amplement prouvé- les tâches non assumées dans les écoles, faute d'adultes en nombre suffisant, sont nombreuses, variées et essentielles pour le bon fonctionnement et la continuité du travail en équipe. Le gouvernement, après avoir nié cette évidence, pourtant dénoncée depuis longtemps par les enseignants et les parents d'élèves, ne propose comme à son habitude qu'un pis-aller qui, on peut le craindre, risque en plus de faire long feu une fois les élections passées.