Sarkozy, en accord avec Borloo, le ministre de la Cohésion sociale, a décidé de porter à partir du 30 mars dernier l'aide au retour, pour les étrangers consentant à quitter le territoire français, de 150 euros à 2000 euros pour les adultes et 500 euros pour les enfants. Des crédits seraient d'ores et déjà débloqués par le ministère des Finances, permettant le départ prochain de 5000 personnes représentant 1 500 familles.

Il ne resterait donc maintenant qu'à trouver des candidats. En fait, cette mesure serait destinée à des personnes en situation dite irrégulière, c'est-à-dire le plus souvent sans papiers. Leur rendre la vie impossible par les contrôles, les rafles, la suppression de droits et d'allocations et, d'un autre côté, leur promettre un peu d'argent, ce qui est surtout destiné à abuser le public en laissant croire que Sarkozy sait se montrer généreux, risque d'être aussi inefficace que les mesures similaires prises dans le passé.

Que représentent deux mille euros ou cinq cents euros, qui de surcroît ne seront versés que peu à peu, pour des hommes et des femmes qui ont affronté bien des dangers, voire la mort, pour venir en France et qui, le plus souvent, ont dû débourser bien plus en faisant appel à des passeurs et autres trafiquants?

Même quand il veut jouer les bienfaiteurs, Sarkozy n'arrive pas à faire illusion.