Médecins-conseils de l'Assurance-maladie : La chasse aux malades est ouverte12/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1967.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Médecins-conseils de l'Assurance-maladie : La chasse aux malades est ouverte

Mardi 4 avril, au siège de l'Union des caisses nationales de Sécurité sociale, les syndicats FO, CFDT et CFE-CGC ont avalisé la convention collective des médecins conseils de l'Assurance-maladie, donnant le feu vert à des pratiques qui n'ont pas grand-chose à voir avec la défense des intérêts des salariés.

Ce texte, contre lequel s'élèvent d'ailleurs le Syndicat des médecins libéraux mais aussi l'Ordre des Médecins, instaure, entre autres dispositions, une part de rémunération liée au respect d'objectifs quantitatifs sur les contrôles des arrêts maladie ainsi que sur le contrôle des médecins libéraux qui les prescrivent. Les médecins conseils des caisses de Sécurité sociale pourraient ainsi gagner entre 1900 et 4800, voire jusqu'à 9500 euros de plus par an, s'ils font suffisamment de "chiffre" en matière de contrôles. Des médecins au rendement, en somme, pour faire la chasse aux arrêts maladie.

Pour tous les assurés sociaux, cela risque de signifier des difficultés supplémentaires pour obtenir de leur médecin un arrêt maladie. En plus de la pression qui devrait encore s'accentuer sur les médecins libéraux pour qu'ils rechignent à arrêter en maladie ceux qui devraient l'être, les professionnels hostiles à cette convention dénoncent le fait que la Sécurité sociale préconise également aux médecins de transformer, dès que cela paraît possible, des arrêts maladie en mises en invalidité, qui coûteraient moins cher aux Caisses.

Pour obtenir encore plus de résultats des médecins conseils, la convention précise que 17% des contrôles effectués chez les médecins libéraux doivent "faire l'objet de suites", ce qui signifie, indique le Syndicat des médecins libéraux, "un quota de médecins à sanctionner".

Voilà comment la Sécurité sociale cherche à faire encore plus d'économies aux dépens des malades et en tentant d'acheter la complicité des médecins conseils.

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