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Leur société
La nouvelle proposition de loi : Comment cacher un recul avec du vent
Le gouvernement a annoncé qu'il allait remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par un autre sur "l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté". En fait, il s'agissait surtout pour Chirac-Villepin-Borloo et autres Sarkozy de tenter de masquer leur recul devant le mouvement anti-CPE.
Ce qui n'empêche pas le gouvernement de présenter les deux articles remplaçant l'article 8 sur le CPE comme des moyens de sortir les jeunes les moins qualifiés du chômage. L'exposé des motifs de la proposition de loi déposée par les députés de droite Bernard Accoyer, Jean-Michel Dubernard et Laurent Hénart, commence par une phrase hypocrite sur "la situation que connaissent aujourd'hui les jeunes" qui "n'est pas acceptable".
Et évidemment un taux de chômage qui atteint 40% pour les jeunes sans qualification est inacceptable. Mais face à une telle situation la proposition de loi de l'UMP est dérisoire. Elle ne comporte que des mesures reprenant des dispositifs en faveur des jeunes les plus en difficulté qui existent déjà, et qui ont montré leur inefficacité. L'ancien rapporteur UMP de la loi sur l'égalité des chances, Laurent Hénart, a déclaré sans rire lors d'une conférence de presse: "On prend ce qui existe et qui fonctionne déjà. On le vitamine." Mais les vitamines sont pour les patrons bien sûr, pas pour les jeunes concernés.
Aujourd'hui l'ensemble du nouveau dispositif coûterait à l'État 150millions d'euros en 2006 et le double en 2007, un beau cadeau s'ajoutant aux précédents. Une chercheuse à l'Institut de recherche économique et sociale (IRES) soulignait dans le journal Challenge que "l'allègement des charges sociales représente déjà 15milliards d'euros".
Ce cinéma gouvernemental aboutira peut-être à "ajouter" une louche d'aides aux patrons. En tout cas, il ne parviendra pas à cacher sa reculade devant la mobilisation des jeunes soutenue par les salariés.