Frontaliers lorrains : Vague de licenciements12/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1967.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Frontaliers lorrains : Vague de licenciements

Huit cents frontaliers lorrains ont participé dimanche 9 avril à une "marche pour l'emploi", allant d'Audun-le-Tiche (près de Longwy) à la frontière luxembourgeoise.

À l'appel de la Confédération des Travailleurs Frontaliers de Lorraine (regroupant le comité de défense des travailleurs frontaliers de la Moselle, celui des frontaliers travaillant en Belgique et la section des frontaliers OGB.L -Confédération Syndicale Indépendante du Luxembourg), les manifestants dénonçaient les licenciements en cours au Luxembourg.

Villeroy & Boch y supprime 180 emplois, Luxair 200, les brasseries 15... mais c'est surtout la fermeture complète au 31 mai prochain de l'usine TDK, située à Bascharage (à 14 km de Longwy), qui suscite une émotion. Cette fermeture, prévue pour le 31 mai, intervient après une première vague de 146 licenciements l'an dernier. Trois cent quarante-quatre travailleurs, dont les trois quarts sont des frontaliers, vont se retrouver sur le carreau, sans compter les nombreux sous-traitants comme les femmes de ménage, par exemple.

TDK arrête la production de CD et DVD enregistrables dans cette usine installée en 1990. Le citron étant pressé, TDK le jette. Le groupe prétend que l'usine de Bascharage aurait accumulé 81 millions d'euros de pertes en cinq ans. Allez savoir... Mais combien de milliards de profits ont-ils fait depuis l'ouverture? D'ailleurs TDK se porte bien. Début avril, à l'annonce par la presse économique japonaise d'une hausse prévisible du bénéfice de 35%, l'action TDK gagnait en une journée 3,49% à la Bourse de Tokyo.

Du côté syndical, si des actions -dont la manifestation de dimanche- ont été engagées, la confédération luxembourgeoise OGB.L est plus que modérée dans ses propos. Dans un communiqué, elle "salue l'engagement de la direction qui, malgré un déficit cumulé de 81 millions d'euros, a déclaré de ne pas passer par une faillite et de continuer le paiement des salaires jusqu'à la fermeture définitive du site". Bien sûr, l'OGB.L "regrette cette fermeture précipitée". Mais remercier le patron de payer les salaires jusqu'à la fermeture -alors que les bénéfices du groupe explosent- en dit long sur l'état d'esprit de ces dirigeants syndicaux.

Dans le nord de la Lorraine, après la fermeture des mines et de la sidérurgie, traverser la frontière représente bien souvent la seule solution pour trouver du travail. À Audun-le-Tiche, trois actifs sur quatre travaillent au Luxembourg, qui emploie en tout 60000 frontaliers lorrains. Au Luxembourg, le discours patronal ne dépayse pas: le PDG de Villeroy & Boch, un certain Wendelin von Boch, dénonçait récemment "le peu de flexibilité dans le temps de travail" pour justifier les licenciements...

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