Chez Yunnan Textile, un important groupe textile de Kunming, dans la province du Yunnan, au sud-est de la Chine, une ONG a révélé que plusieurs milliers de travailleurs ont mené une grève de quatre jours, le mois dernier, contre un projet de restructuration des cinq unités du groupe, décidé par un "comité des employés" réunissant en fait les dirigeants de cette entreprise étatique et des officiels de la ville, sans la présence du moindre représentant ouvrier.

De nombreux ouvriers et ouvrières ont commencé à se rassembler devant l'entreprise principale du groupe, qui produit essentiellement du fil de coton et synthétique, en demandant à rencontrer la direction. On leur annonça de nombreux licenciements assortis de compensations salariales ridiculement faibles (environ 90 euros par année d'ancienneté). Pour ceux qui n'étaient pas licenciés, les contrats étaient revus à la baisse: par exemple, une journée de travail passait de huit à douze heures par jour, sans augmentation de salaire. Ce changement devait prendre effet aussitôt.

Les travailleurs décidèrent alors de rédiger et faire signer une protestation écrite à porter aux autorités municipales. Au passage, ils dénoncèrent les manipulations des dirigeants de l'entreprise qui s'attribueraient généreusement des paquets d'actions.

Les autorités municipales, s'étant déplacées devant l'usine où les grévistes manifestaient, ont assuré qu'elles participeraient à la décision concernant les restructurations, en échange de quoi elles ont exigé la reprise du travail.

Le capitalisme utilise partout les mêmes recettes, affublées du même vocabulaire. Il faut donc qu'il s'attende aux mêmes réactions ouvrières.