Ces jours-ci, Air France se répand sur toutes les chaînes de télévision avec une publicité illustrant son slogan commercial "Faire du ciel le plus bel endroit de la terre". On y voit une jeune femme, allongée au bord d'un lac et n'ayant d'autre préoccupation que de contempler les nuages...

Ça plane en effet pour la direction et les actionnaires. Cette année encore, les profits de la compagnie ont battu des records. Ils ont augmenté d'environ 20%, les dividendes versés ont doublé. Quant au PDG, après une augmentation de 82% de son salaire en 2005, cette année, il devra se contenter de 37% de mieux. Après cela, il ne reste plus grand-chose pour les soutiers de la compagnie. Selon le nouvel accord salarial, hormis une prime de 500 euros en avril et une autre, dite uniforme annuelle (PUA), qui passe de 800 à 1000 euros (et qui vient d'être attribuée plus tôt que prévu, est-ce un effet de débrayages récents?), ce qui est annoncé, ce sont des miettes: une hausse du point de 0,5% en juillet et autant en novembre. Cela n'atteint même pas les prévisions pour 2006 de l'Insee concernant la hausse des prix (+1,6%) ou celle des loyers (2,5%).

C'est aussi dans ce contexte que, ces dernières semaines, la participation des travailleurs d'Air France aux manifestations contre le CPE et le CNE a été parmi les plus fortes de ces dernières années, et qu'elle est allée croissante. Ou encore que, jeudi 4 avril, des travailleurs des ateliers d'Orly-Nord ont eu à coeur d'accompagner des jeunes lycéens d'Orly et de Vitry, venus manifester à l'aéroport pour le retrait du CPE. Comme le faisaient remarquer certains participants: "Cela fait du bien de se retrouver au milieu de jeunes qui ne se laissent pas faire." Et cela peut servir d'exemple, face à la direction.