Total : Bénéfices en hausse, licenciements aussi05/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1966.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Total : Bénéfices en hausse, licenciements aussi

Le 15 février Total a annoncé un bénéfice record de 12milliards d'euros pour 2005, en augmentation de 31% par rapport aux bénéfices de 2004 qui étaient déjà supérieurs de 23% à ceux de 2003... Quant aux dividendes distribués aux actionnaires, ils seront en hausse de 35%. Eh bien, le 18mai, ces mêmes actionnaires auront droit à un nouveau cadeau de Total, grâce à l'introduction en Bourse d'Arkema, sa filiale dans la chimie, qui deviendra à cette date une société indépendante. Les actionnaires recevront gratuitement des actions Arkema en proportion de leurs titres Total, ce qui correspondra en quelque sorte à un dividende exceptionnel.

Mais tous ces cadeaux aux actionnaires se font sur le dos des travailleurs du groupe. Ainsi, pour "réussir" l'entrée en Bourse d'Arkema, Total a fait le nécessaire pour couper ce qu'il appelle "les bras morts de l'entreprise". Six plans de restructuration ont été conduits depuis 18mois et des centaines de travailleurs se sont retrouvés sur le carreau. En mars, Arkema a annoncé la fermeture de l'usine de Villers-Saint-Paul dans l'Oise ainsi que de deux ateliers de Carling et Dieuze en Moselle, au total près de 110 emplois. En 2005 c'était l'usine de Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui était visée: 380postes ont été supprimés, soit près d'un emploi sur deux. Le prétexte est toujours le même: l'usine n'est pas assez compétitive et Arkema ne peut pas supporter de telles pertes. Pourtant, d'après les syndicats, le montant des investissements nécessaires pour maintenir la compétitivité de l'usine de Saint-Auban correspondait à 3,5jours des profits de Total.

Mais celui-ci, qui s'est enrichi des années sur le dos des travailleurs, de Saint-Auban et de tout le groupe, a autre chose à faire de ces milliards. Plutôt que d'investir ou embaucher, il préfère redistribuer des sommes de plus en plus importantes à des actionnaires qui se moquent bien que la vie de milliers de familles ouvrières soit mise en cause pour garantir et augmenter leurs profits.

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