Mali : Dans une filiale de Bouygues, Licenciements pour fait de grève05/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1966.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mali : Dans une filiale de Bouygues, Licenciements pour fait de grève

À la suite d'une grève en juillet 2005, 530 travailleurs ont été licenciés par la Somadex, une filiale du groupe Bouygues au Mali. Celle-ci gère les travaux d'excavation et d'extraction de l'or de la mine de Morila, propriété de deux multinationales sud-africaines et de l'État malien.

Aujourd'hui, les 530 travailleurs réclament leur réintégration et la libération de neuf d'entre eux, arrêtés arbitrairement.

Après plusieurs mois de bataille juridique, les mineurs avaient décidé, début juillet 2005, une grève de 72 heures pour réclamer quatre années de primes de rendement non payées. Ils s'appuyaient sur la convention collective des sociétés minières, qui prévoit le versement de primes lorsque la production dépasse les prévisions. Or la Somadex avait fait extraire plus de 83tonnes d'or en trois ans, alors que l'objectif fixé était de 120tonnes en onze ans. La direction déclara alors que les bons résultats étaient dus à l'exceptionnelle teneur en or du gisement et non aux efforts supplémentaires exigés des travailleurs, contesta la disposition de la convention collective qui, selon elle, "manquait de précision", et refusa de payer les primes.

Enfin, la Somadex décida également de licencier pour "abandon de poste" les 530 mineurs qui refusaient de reprendre le travail avec un contrat supprimant tous les acquis antérieurs. Et elle les accusa même d'avoir mis le feu, une nuit, aux bus chargés du transport des travailleurs: neuf des 32 mineurs arrêtés sont encore en prison.

Un comité de soutien aux grévistes s'est constitué, pour exiger la libération des emprisonnés et la réintégration de tous les grévistes. Il dénonce les conditions de travail extrêmement dures: il a fallu une grève, en 2003, pour que la journée de travail soit ramenée de douze heures à huit heures; les mineurs travaillent encore six jours sur sept et les accidents du travail sont nombreux; le comité dénonce aussi le non-paiement des heures supplémentaires, les méthodes brutales et les propos racistes des expatriés français et des cadres supérieurs africains, le harcèlement des syndicalistes. Il rappelle enfin que l'exploitation de la mine a pollué les sols au cyanure et à l'arsenic et a intoxiqué des troupeaux de moutons.

Ici, Bouygues a fait ses profits sur la santé et la vie des travailleurs du bâtiment. Là-bas, il continue à détruire la vie des travailleurs, et avec des méthodes encore plus brutales. Bouygues doit réintégrer immédiatement les grévistes licenciés!

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