La politique anti-immigration : Facturée aux pays pauvres!05/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1966.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La politique anti-immigration : Facturée aux pays pauvres!

En 2005, environ 60000 réfugiés ont demandé officiellement le droit d'asile en France. Ils fuyaient des persécutions ou des menaces de mort et venaient principalement d'Haïti, de Turquie, de Chine, de la République démocratique du Congo ou de Serbie.

L'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) a accepté moins de 10% des demandes. Ensuite, après le passage devant les Commissions de recours des réfugiés, ce sont 20% des demandeurs qui ont obtenu le droit d'asile. Les 50000 refusés ont été expulsés ou sont passés dans la clandestinité des sans-papiers.

Cet "accueil" des réfugiés, l'examen de leurs dossiers, les indemnités d'attente et de mise en foyer, les contrôles aux frontières et les mises en centres de rétention, les procès et expulsions, ont un coût pour divers ministères. En 2003, derniers chiffres publiés, celui-ci a été de 373 millions d'euros. Mais, chaque année, ces dépenses sont imputées sur le compte de l'Aide publique française au développement des pays pauvres. Ainsi, les expulsions sont facturées comme faisant partie de "l'aide" à ces pays!

Dans son langage plus que prudent, le Haut Conseil de la Coopération auprès du Premier ministre relève lui-même, dans un avis de mai 2005, que "la comptabilisation dans l'APD (Aide publique au développement) des dépenses d'accueil des réfugiés en France est contestable" et que "le rapport de ces dépenses avec l'objectif de développement est particulièrement ténu".

C'est en effet le moins que l'on puisse dire. Par contre, le même Conseil ne conteste pas du tout la politique gouvernementale qui accentue le refoulement des demandeurs d'asile et la chasse aux sans-papiers, portant à 560 millions d'euros le budget prévisionnel 2006 pour cet "accueil", ou plutôt ce rejet que la France réserve aux demandeurs d'asile et aux immigrés.

Voilà un budget qui peut tranquillement augmenter, puisque de toute façon ces 560 millions seront déduits des aides publiques fournies par la France!

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