CPE-CNE : À Bordeaux, Caen, Le Mans, en Martinique, en Guadeloupe...05/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1966.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CPE-CNE : À Bordeaux, Caen, Le Mans, en Martinique, en Guadeloupe...

Le 4 avril à Bordeaux, la mobilisation a été encore plus grande que le 28 mars: entre 45000 et 115000 soit, quelle que soit la source, des milliers de manifestants en plus. En tête se trouvaient les étudiants et les lycéens en rangs toujours aussi serrés. Les cortèges des entreprises étaient fournis. Les travailleurs notamment de Dassault, de Ford, de La Poste étaient en nombre. La manifestation a fait pendant plus de trois heures le tour complet de la ville.

Sur le campus, dans les trois principales universités, les assemblées générales qui ont suivi la journée du 28 mars furent les plus nombreuses depuis le début du mouvement. Elles ont toutes reconduit la grève et le blocage. Et pour préparer la journée du 4avril, des étudiants par groupe de dix à vingt se sont adressés aux travailleurs des entreprises: ils sont allés devant la Sogerma, devant l'AIA, la Snecma, Cofinoga. L'accueil a été à chaque fois des plus chaleureux et solidaire. Ils sont aussi allés dans les lycées, ainsi que dans les rues commerçantes. Et lundi 3 avril, à près d'une quarantaine, ils ont investi la grande zone industrielle de Mérignac (Dassault, Thalès, Snecma) en y distribuant en grand nombre des tracts d'appels à la manifestation.

Caen

À Caen, le mouvement commencé il y a un mois au grand campus du centre ville, rejoint par les autres campus puis les lycées une semaine après, se poursuit. Après la manifestation du 28 mars, plus importante que toutes les manifestations des dix dernières années, les étudiants et lycéens ont continué les actions, blocages du périphérique ou d'autres routes, occupations de services comme l'AFPA, mais aussi quelques initiatives en direction des salariés, sur une zone industrielle ou devant un des hôpitaux. Les quelques coups des opposants aux blocages, qui ont manifesté et même attaqué à quelques dizaines les bloqueurs jeudi 30 mars, même s'ils ont été commentés dans la presse, ont surtout montré leur isolement.

Le 4 avril a été un succès du même ordre que le 28 mars, de 17000 à 40000 personnes suivant les sources, avec de gros cortèges de salariés, et beaucoup de lycéens. La manifestation s'est terminée par une assemblée générale de ville en plein air où tout le monde se disait qu'on n'allait pas en rester là.

Le Mans

Au Mans, certains lycées n'ont pas repris le travail depuis presque trois semaines, d'autres ne reprennent qu'entre les temps forts. Les "blocages" des lycées sont bien souvent formels, les lycéens ne vont de toutes façons pas en cours, par contre ils sont bien présents aux manifestations.

Les lycées du reste de la Sarthe, La Ferté-Bernard, Château du Loir, La Flèche ou Mamers, sont aussi touchés par la grève les jours forts. Tous les jeunes se sentent concernés et dans les manifestations, on voit aussi bien des lycéens des lycées classiques et professionnels, des apprentis, des étudiants, des élèves infirmiers, et des jeunes travailleurs, parfois même intérimaires en grève pour l'occasion.

Vendredi 31 mars, après l'allocution de Chirac, une manifestation impromptue de nuit a déjà réuni entre 500 et un millier de personnes. Mais la manifestation du 4 avril a été encore un succès, plus importante encore que toutes celles des dernières semaines avec au moins 30000 personnes. Le cortège de la CGT était impressionnant avec beaucoup de travailleurs. Les grosses entreprises comme Renault Le Mans avaient appelé à un débrayage minimum de trois heures. Mais le plus impressionnant était surtout le cortège des jeunes, une véritable déferlante qui grossissait à mesure qu'il avançait.

On peut dire que la déclaration de Chirac a convaincu tout le monde... de continuer la lutte.

Martinique

Le mardi 4 avril, à Fort-de-France, lycéens, étudiants et organisations syndicales de salariés s'étaient à nouveau donné rendez-vous pour manifester contre le CPE. Les lycéens et étudiants sont arrivés, banderoles et pancartes en tête des lycées de Fort-de-France, mais aussi du Marin, du François ou du Robert.

Dès 8 heures du matin plusieurs centaines de travailleurs étaient regroupés. Ils ont défilé derrière les banderoles de la CDMT, de la CGTM, de la CGTM-FSM, de la FSU, de l'UNSA ou de FO. Plus de 600 personnes ont battu le macadam, multipliant les prises de paroles, distribuant de nombreux tracts à la population qui se montrait le plus souvent favorable. Les manifestants présents à la maison des syndicats ont décidé de poursuivre leur mobilisation jusqu'au retrait du CPE.

Guadeloupe

La manifestation du 4 avril à Pointe-à-Pitre, a rassemblé autant que la dernière fois, c'est-à-dire 1 200 personnes. Il y avait moins de lycéens mais plus de lycées étaient représentés. Les militants syndicaux étaient un peu plus nombreux. Un meeting s'est déroulé où de nombreux lycéens et étudiants ont pris la parole, puis la FSU, la CGTG, ATTAC, les Verts, le PC et Combat Ouvrier a clôturé. Tous étaient d'accord pour se retrouver dans la zone ouvrière de Jarry, jeudi 6 avril, pour aller discuter avec les travailleurs et aller manifester devant le Medef.

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