Allemagne : Échanges gazeux de l'ex-chancelier Schröder05/04/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/04/une1966.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Échanges gazeux de l'ex-chancelier Schröder

L'ex-chancelier social-démocrate allemand Gerhardt Schröder a été officiellement confirmé, le 30 mars à Moscou, dans ses fonctions de président du conseil de surveillance de la North European Gas Company (NEGC).

La filiale est détenue à 51% par le groupe gazier géant russe Gazprom, à la tête de laquelle Schröder avait été nommé en décembre dernier, peu après sa passation de fonctions à la chrétienne-démocrate Angela Merkel. Elle a pour objectif de construire, pour un coût estimé à 4 milliards d'euros, le gazoduc long de plus de mille kilomètres qui reliera le port russe de Vyborg, près de Saint-Petersbourg, à Greifswald, au nord-est de l'Allemagne. Puis NEGC gérera également l'exploitation du gazoduc qui devrait, d'ici quelques années, approvisionner l'Allemagne et d'autres pays d'Europe de l'Ouest à raison de près de trente milliards de mètres cube de gaz par an, et plus tard, de 55 milliards de mètres cube.

Cette activité fournira un pourcentage sans doute non négligeable de l'énergie consommée par l'Allemagne, qui doit importer plus de 60% de ses besoins dans ce domaine, et aussi... un revenu de 250000 euros par an à Gerhardt Schröder, désormais retraité des affaires gouvernementales.

L'ex-chancelier, attaqué depuis fin 2005 en raison de la rapidité de sa reconversion dans les affaires, a dû se défendre de critiques visant une garantie bancaire douteuse, décidée par le gouvernement en octobre 2005, alors qu'il venait d'être battu aux élections mais toujours en fonction. La garantie de l'État couvrait justement un prêt de 900 millions d'euros à Gazprom, destiné à financer la construction du gazoduc sous la Baltique. La commission budgétaire du parlement allemand viendrait seulement d'être saisie du dossier, ce dont s'étonnent ses membres, en jugeant l'ensemble du processus assez inhabituel. Volant au secours de Schröder, Gazprom a déclaré n'avoir pas accepté le prêt en question de la part des deux banques allemandes pressenties. "S'il n'y a pas de crédit, il n'y a pas de garantie de crédit", en conclut avec une fausse naïveté l'ex-chancelier.

Derrière Gazprom, il y a évidemment Poutine lui-même, dont Schröder rappelait qu'il "est le garant d'une évolution démocratique de son pays". Leurs bonnes relations ne sentiraient-elles pas un peu... le gaz?

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