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GDF : Procès de l'explosion de Dijon : Condamnation modérée pour Gaz de France
Gaz de France vient d'être condamné à 204500 euros d'amende dont 200000 euros pour "homicides involontaires" et 4500 euros pour "blessures involontaires". C'est la conclusion du procès qui lui a été intenté après une explosion qui, suite à la rupture d'une canalisation, avait fait onze morts et trois blessés, dont un grave, à Dijon en décembre 1999.
Le jugement a précisé que "GDF, qui connaissait le caractère fragile et dangereux des fontes grises dites cassantes, qui en avait négligé le remplacement et qui disposait des moyens suffisants pour le faire, a négligé de poursuivre cet objectif, manquant ainsi à son obligation de sécurité imposé par sa mission de concessionnaire de service public, à l'origine du drame".
La responsabilité de GDF est en effet écrasante. Depuis 1970, l'utilisation de cette fonte cassante est interdite. L'entreprise avait décidé de remplacer les 30000 kilomètres d'anciennes canalisations. Mais le rythme des travaux fut ralenti pour des raisons budgétaires à partir de 1994, malgré les risques que cela comportait. On en eut la preuve avec cette explosion de Dijon puis, en décembre 2004, avec un autre drame, à Mulhouse, qui causa la mort de dix-sept personnes et pour lequel GDF est à nouveau mis en examen.
Cette condamnation de GDF est une première, mais elle reste dérisoire (moins de 18200 euros par mort, ce n'est pas estimer cher la vie humaine) et même scandaleuse au regard de ses responsabilités, et aussi quand on la rapporte aux milliards de profits de l'entreprise: à l'époque où GDF invoquait des "raisons budgétaires", sa direction investissait des sommes considérables dans des opérations purement financières à l'étranger, en vue de sa privatisation. Quant à son PDG de l'époque, Pierre Gadonneix, responsable de cette gestion, il est maintenant à la tête d'EDF. De quoi inspirer confiance aux milieux financiers peut-être, mais sûrement pas aux usagers de ces services dits "publics".