Amiante : La complicité des pouvoirs publics30/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1965.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Amiante : La complicité des pouvoirs publics

L'extrême nocivité de l'amiante était connue dès le début du XXe siècle. Il n'empêche que, pendant des décennies, des patrons ont sciemment mis en danger la vie de leurs ouvriers en les exposant aux risques, sans information, sans équipement de protection, en bénéficiant de la complicité des pouvoirs publics et de certains médecins du travail, qui ont continué à faire semblant d'ignorer les risques cancérigènes liés à l'amiante. En novembre 1994 encore, le Comité permanent amiante -groupe de pression créé par les industriels de l'amiante et dans lequel siégeaient également des scientifiques, des représentants des syndicats ainsi que des ministères concernés- tentait dans une conférence de presse de minimiser les risques. Traduisant les propos tenus, le journal Libération titrait alors: "L'amiante n'est pas toujours dangereux affirment des médecins et industriels."

Seules les campagnes d'information et les actions menées dès la fin des années soixante-dix par un certain nombre d'associations et de syndicats ont obligé le gouvernement à commencer à prendre des mesures contre l'amiante. Par exemple, à l'usine de textile amiante Amisol de Clermont-Ferrand, avaient été dévoilées des conditions de travail dignes de descriptions de Zola. C'est parce que les victimes ont décidé de s'unir et de mener ensemble le combat pour obtenir réparation et faire condamner les coupables, que le scandale a été porté sur la place publique. Mais s'ils ont parfois été condamnés à des réparations, pour l'instant, les patrons ont encore échappé à toute inculpation lors des procédures pénales.

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