CPE : Dans les universités et les lycées, le mouvement continue23/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1964.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CPE : Dans les universités et les lycées, le mouvement continue

Depuis six semaines, le mouvement contre le CPE et le CNE ne faiblit pas. La grande majorité des universités (50 à 60 sur environ 85) sont mobilisées, en grève le plus souvent. La majorité des assemblées générales des lundi 20 et mardi 21 mars ont reconduit la grève et le "blocage" qui l'accompagne. Et quand ces assemblées sont moins nombreuses, c'est souvent parce que des présidents d'université ont procédé à la fermeture administrative, comme à Nanterre, Marne-la-Vallée, Tours, Lyon 2, Metz, etc. La Sorbonne est ainsi fermée depuis près de deux semaines. Plusieurs centaines de policiers en interdisent l'accès; et les étudiants grévistes se réunissent dans d'autres universités du quartier. Dans ces universités fermées, les étudiants ne restent pas inactifs, distribuent des tracts, s'adressent à la population, et se retrouvent aux manifestations. L'entêtement du gouvernement ne les décourage pas!

De nombreux lycéens rejoignent le mouvement, notamment en banlieue parisienne. Les lycéens savent en effet que la "loi sur l'égalité des chances" va dans le sens d'une exploitation accrue pour ceux qui entreront bientôt dans le monde du travail: le Contrat première embauche, le travail de nuit pour les jeunes de 15 ans et les autres mesures réactionnaires de cette loi les concernent au premier chef. Et, partout dans le pays, des dizaines de lycées ont été "bloqués" et les élèves ont manifesté.

Dans la jeunesse scolarisée, si on fait exception des couches les plus privilégiées (et encore), le CPE fait l'unanimité contre lui. Et la situation n'est pas très différente dans le reste de la population. Les étudiants qui se sont adressés aux travailleurs, dans les gares, les centres commerciaux, les centres-villes, voire aux portes des entreprises, ont eu un très bon accueil. De leur côté, de nombreux étudiants sont conscients que le combat contre la précarité ne se limite pas au CPE; ils revendiquent non seulement le retrait de celui-ci, mais celui de l'ensemble de la loi sur l'égalité des chances et également la suppression du CNE mis en place à l'été 2005.

Depuis le début du mouvement, une coordination étudiante rassemble chaque semaine des délégués élus par les assemblées. La dernière en a réuni environ 450 à Dijon, dimanche 19 mars. Le syndicat UNEF, majoritaire dans les universités et dirigé nationalement par des militants proches du Parti Socialiste, pousse à la mobilisation dans de nombreux établissements où ses militants représentent la principale force organisée. Il participe à la coordination, tout en préférant se mettre en avant lui-même vis-à-vis des media.

Mardi 21 mars, des manifestations ont de nouveau rassemblé plusieurs dizaines de milliers de jeunes dans tout le pays. Sans compter les innombrables petites manifestations locales souvent organisées spontanément un peu partout. Et avant de nouvelles manifestations, les 23, 28 et 30 mars. Si de Villepin s'obstine, les étudiants, les lycéens et les salariés n'ont pas non plus l'intention de céder!

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