Baccarat : Le directeur général arrive de Paris23/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1964.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Baccarat : Le directeur général arrive de Paris

Face à une centaine de grévistes, le directeur général s'est expliqué sur le perron: "Ceci n'est pas une négociation, mais une explication." Et de se lancer dans une explication emberlificotée pour justifier son refus de l'augmentation forfaitaire que réclament les grévistes: "Cela ne ferait pas grand-chose pour les petits salaires et, pour les cadres, cela ne compenserait pas l'inflation."

"Vous gagnez combien?" lance une voix.

"Euh... Ce n'est pas déraisonnable", répond le DG sous les huées..

Le directeur continue ce que ces gens-là appellent la "pédagogie":

"Régler le problème des bas salaires, Baccarat n'en a pas les moyens. Vous avez un rêve égalitaire. Vous vous êtes lancés sur un chiffre qu'on vous a lancé."

Réponse du piquet: "Vous avez un rêve capitaliste."

Une voix: "Ta paye, tu nous la montres ou pas?"

"Mon augmentation l'année dernière? Zéro!", ajoute le DG; "Vous avez des revendications stratosphériques".

Aux travailleurs qui comparent souvent leurs salaires et ceux des cadres, il fait la leçon: "Vous montez les populations les unes contre les autres, c'est cri-mi-nel!"

Finalement, le DG propose 2% et une prime de 200 euros.

"On veut 150 euros d'augmentation", réclament les grévistes.

"Divisez par 10!", répond le DG, qui repart dans un discours destiné à noyer le poisson.

Quand il annonce: "Je vais vous raconter une anecdote", ce sont de nouveau des huées.

Un travailleur l'interpelle: "Vous savez comment ils vous appellent? Lexomil!"

"Si vous n'avez pas les moyens, vous n'avez qu'à faire un crédit, dit un autre."

Les travailleurs se rendent compte que le patron fait durer.

Un militant de l'intersyndicale dit: "Êtes vous prêt à négocier sur les salaires, une augmentation forfaitaire? C'est pour ça qu'on est là."

Devant l'attitude du patron, qui fait durer, un délégué lui lance: "On s'en va; vous viendrez nous chercher si vous voulez discuter."

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