Sarkozy : Entre démagogie et paternalisme15/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1963.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy : Entre démagogie et paternalisme

Dans une "lettre ouverte aux Antillais" qui précédait son voyage, après avoir parlé des "incompréhensions et des doutes qui ont tendu les relations entre les Antilles et la métropole" (il voulait parler de la loi sur les bienfaits du colonialisme), Sarkozy a déclaré à propos de l'esclavage: "Je dois vous avouer que j'ai fait un cheminement personnel sur cette question sensible que j'abordais jusqu'à ce jour avec le regard sans doute trop lointain de ceux qui pensent que le passé est le passé", ajoutant: "Aujourd'hui je cerne mieux la profondeur de la blessure qui s'est révélée."

Ainsi, Sarkozy fait semblant de croire que les horreurs de l'esclavage ne sont rien d'autre qu'une page d'histoire.

Voilà pour le "passé". Mais pour ce qui est du "présent" Sarkozy connaît parfaitement les horreurs de l'émigration que vivent des milliers d'Haïtiens, clandestins ou pas, réfugiés en Martinique et en Guadeloupe. Ils fuient une atroce misère et les violences dont les grandes puissances comme la France sont en partie responsables. Sur ce point, pas de quartier. Partout où il est passé, Sarkozy a insisté sur le thème "on ne peut pas accueillir toute la misère de la Caraïbe", déclarant que les forces de l'ordre avaient des consignes très strictes et qu'il attendait pour cette année deux mille reconduites à la frontière.

Les gendarmes et la police avaient d'ailleurs fait précéder son voyage d'opérations tous azimuts contre les immigrés: descente dans les quartiers, interpellations, poursuite des fuyards à travers champs, arrêt de cars et contrôles à l'intérieur, etc.

En ce qui concerne l'économique et le social, Sarkozy a régulièrement évoqué "l'assistanat", en s'en prenant de manière détournée à ceux qui profiteraient de la manne de l'État. Mais apparemment, cette dénonciation ne concernait que les érémistes, les chômeurs et les pauvres, pas les patrons. Car, à ces derniers, Sarkozy a promis de faire de la Guadeloupe et de la Martinique des "zones franches globales", ce qui serait tout bienfait pour eux. Il leur a également déclaré que "les entreprises exerçant une activité réelle sur le territoire" se verraient exonérées d'impôt sur les sociétés. Cette exonération s'étendrait à la taxe professionnelle dans une proportion à définir, tandis que les exonérations de charges sociales prévues par la loi d'orientation pour l'outre-mer seraient maintenues dans leur principe.

En revanche, on ne voit pas par quel mécanisme les 30% de chômeurs, eux, pourraient retrouver des milliers de vrais emplois!

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