"Il est temps de redonner de la valeur au travail et à l'effort", "de donner aux jeunes le sens de l'effort et de la réussite", "de remettre dans ce pays un ordre juste et une sécurité durable".

"Travail, effort, ordre", telle semble être la devise de Ségolène Royal.

Question travail, il est vrai qu'en 2000, lorsque cette dame était au ministère de l'Éducation nationale l'adjointe d'Allègre, qui prétendait "dégraisser le mammouth" de ce ministère, elle avait déjà rêvé pour sa part de supprimer un certain nombre de zones d'éducation prioritaire et d'allonger le temps de travail des enseignants, c'est-à-dire en fait de réduire la qualité de l'encadrement scolaire.

La grève dans l'Éducation nationale avait mis fin à ses fonctions, comme à celles d'Allègre, et calmé leurs ardeurs en la matière.

Plus récemment, elle avait tressé des lauriers au Premier ministre britannique Blair, vantant notamment son bilan en matière d'emploi des jeunes "en utilisant plus de flexibilité, mais aussi plus de sécurité". La flexibilité, qui bénéficie au patronat, n'a pas d'effet positif sur l'emploi, contrairement à ce que disent les partisans du CPE aujourd'hui en France.

Parmi ses valeurs, Ségolène Royal a soigné son image de défenseur de la famille. Après le travail et l'ordre, pour être complet, il ne manque plus qu'un couplet sur la patrie.

En vue de la prochaine sélection pour connaître qui portera les couleurs du PS, chaque prétendant a son créneau. Ségolène Royal a choisi le sien: elle vise les électeurs du centre, voire de la droite, sur la base d'un discours qui sonnera bien à leurs oreilles. Quant à ses rivaux au sein du PS, s'ils n'ont pas craint de tenir des propos machistes au sujet de sa candidature, ils sont plus discrets sur cette opération de séduction vers l'électorat de droite.