Urssaf de Paris RP - Montreuil : Après une journée de grève la direction a dû reculer08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Urssaf de Paris RP - Montreuil : Après une journée de grève la direction a dû reculer

Mardi 28 février, l'ensemble des organisations syndicales avaient appelé les 3000 salariés de l'Urssaf de Paris RP à une journée de grève afin de protester contre la dégradation des conditions de travail, le manque d'effectifs et la remise en cause de certains acquis.

Ce jour-là avait lieu le matin le conseil d'administration et l'après-midi une réunion direction-organisations syndicales, avec justement au programme la remise en cause de trois journées de congés supplémentaires et des aménagements des horaires de travail... Des projets que la direction a dû finalement remiser.

Dès le départ, on a su que la grève était très suivie: centres d'accueil fermés, directions départementales quasi vides... Près de 400 personnes se sont retrouvées dans la tour de Montreuil, ce qui n'est pas arrivé souvent dans le passé, d'autant que nous avons été éclatés ces dernières années sur douze sites, parfois très éloignés de Montreuil (Cergy, Guyancourt, Evry...).

L'ambiance était dynamique et joyeuse, et les travailleurs contents de se retrouver après cet éclatement de l'Urssaf de ParisRP. Une délégation est montée "faire" l'administration pendant que d'autres allaient à la plate-forme téléphonique discuter avec des collègues non grévistes. La direction, voulant à tout prix préserver son image auprès des cotisants, a ensuite fermé la plate-forme en payant la journée à l'ensemble des collègues, décision accueillie sous les applaudissements des présents.

Le conseil d'administration s'éternisant, nous sommes ensuite allés devant la salle où se réunissait le CA aux cris de "Maintien de nos acquis", "Embauche des CDD", "Ravoux, des sous", "Le Bellec en CDD", etc. En effet ces deux derniers, respectivement directeur et directeur-adjoint, en place depuis juillet 2005, n'avaient auparavant pas caché leur volonté de nous faire travailler plus.

À 14heures, tandis que 150collègues attendaient devant la porte, nous étions une cinquantaine à assister à la réunion avec la direction. Celle-ci a fait un premier geste en promettant l'embauche en urgence de 50gestionnaires de comptes (fonction la plus rencontrée en Urssaf) et des parcours professionnels pour 150d'entre nous. Mais elle maintenait la suppression des troisjours de congés supplémentaires, tout en essayant de noyer le poisson en parlant de la "remise à plat" de nos horaires de travail.

Dehors, l'ambiance montait et, à 15heures, tout le monde envahissait la salle. Certains ont alors fait entendre leur colère aux deux directeurs, d'autres se réjouissaient de cette direction qui avait trouvé le moyen, après moins d'un an de présence, d'obtenir le plus fort taux de grévistes de ces vingt dernières années (plus de 60% et beaucoup de salles de travail totalement vides). Eux, d'habitude plutôt arrogants, faisaient profil bas.

Après 1heure30 de tergiversations, la direction finissait par accepter le maintien de ces trois journées de congés supplémentaires. Ce point tenant à coeur à l'ensemble des présents, la décision entraîna un concert d'applaudissements. Ce recul des deux directeurs, qui ont la réputation d'être des durs à cuire, donna un sentiment de victoire... qui encourage à rester vigilants pour parer à tout autre mauvais coup éventuel de cette direction.

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