Succès des manifestations du 7 mars08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Succès des manifestations du 7 mars

Le 7 mars, de Lille à Marseille, de Bayonne à Quimper, de Strasbourg à Limoges, Nantes, Bordeaux, Lyon, La Rochelle, Grenoble, Brest, Aurillac, Paris, etc., en tout ce sont 175 villes où des cortèges avaient été organisés, avec des participants deux à trois fois plus nombreux que le 7 février. Sans pouvoir parler de toutes ces manifestations, nous pouvons en donner quelques exemples.

À Paris, où la manifestation a été la plus nombreuse, c'est un cortège très compact, jeune et dynamique malgré la pluie, qui est allé de la place de la République à la place de la Nation.

On y remarquait une très forte majorité de jeunes, des étudiants et des lycéens, regroupés derrière des banderoles, souvent un simple drap, mentionnant le nom de leur établissement scolaire ou universitaire et, bien sûr, leur refus du CPE. "Sauvons nos droits!" proclamait un calicot en tête de cortège, "Retrait immédiat du CPE" lisait-on sur de nombreuses pancartes, les manifestants arborant des badges sur le même thème qui étaient distribués tout au long du cortège et scandant des slogans comme "CPE, C comme chômeur! P comme précaire! E comme exploité! Assez de précarité!"

Bien que les principales centrales syndicales, et d'abord la CGT, n'aient pas appelé à la grève ce mardi, on trouvait aussi des cortèges de travailleurs au sein de la manifestation, notamment d'entreprises où des débrayages, voire des grèves avaient eu lieu. Tel était le cas des salariés, plus nombreux que d'habitude, de divers centres d'Air France, ou encore d'ADP (aéroports) menacés de privatisation, de travailleurs de l'automobile (PSA Aulnay, Renault Flins, Technocentre Renault de Guyancourt, PSA Poissy). Le nombre des travailleurs du secteur privé se remarquait d'autant plus que, dans le secteur public, il y avait eu peu d'appels à la grève de la part des directions syndicales.

À Marseille, malgré un vent violent et glacial, le cortège, parti du Vieux-Port, rassemblait des dizaines de milliers de manifestants, deux fois plus que le 7 février, selon la plupart des témoins. Étudiants, venus des facs de Marseille ou d'Aix, et lycéens ouvraient la manifestation, devant les salariés, dont ceux de GDF, rappelant leur opposition à la fusion-privatisation avec Suez.

À Toulouse, avec le renfort des lycéens, les étudiants venus en masse des facultés en grève représentaient les deux tiers du cortège. Les CRS, harnachés dans le style "Robocop", qui montaient la garde devant les locaux de l'UMP, ont pu entendre, pendant trois heures, ce que les manifestants avaient à dire à "ceux qui veulent précariser les jeunes: Résistance!"

Le cortège syndical, rassemblant un nombre de participants comparable à celui du 7 février, était composé par la CGT pour plus de moitié. C'est donc la mobilisation étudiante, très visible, qui a fait la différence avec la manifestation du mois dernier.

À Bordeaux, malgré une forte pluie, les manifestants étaient trois fois plus nombreux que le 7 février, avec cette fois une très nette composante de lycéens dans la rue. À Perpignan, ce fut une manifestation deux fois plus importante que celle du 7 février. À Angoulème, là aussi, deux fois plus de manifestants qu'il y a un mois, avec une forte présence de la CGT.

À Limoges, derrière une banderole "Non à la précarité! Qui sème la misère, récolte la colère" des milliers de jeunes, étudiants et lycéens, précédaient le cortège des salariés. Parmi ceux-ci, des postiers, des hospitaliers, des cheminots, des territoriaux, mais aussi et surtout des salariés du privé: travailleurs de chez Legrand, de Madrange, Ferro, Allia-Doulton, Valéo, du Bâtiment. Les cortèges syndicaux étaient beaucoup plus dynamiques et animés qu'à l'accoutumée, avec un grand nombre de sonos scandant: "Assez de précarité, c'est un vrai boulot qu'il nous faut", "Retrait du CNE, retrait du CPE, sinon ça va péter", "Contrat première embauche, c'est la débauche", coupés de chansons fustigeant Sarkozy, Villepin et Parisot.

À noter, vers la fin, l'intervention de policiers qui ont interpellé sans ménagement des jeunes, ce qui a provoqué la colère des manifestants, la police ne se dégageant qu'à coups de gaz lacrymogènes. Des incidents qui n'empêcheront certainement pas la mobilisation contre le CPE de continuer.

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