PCF-"Ne pas décevoir une nouvelle fois" : C'est mal parti08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PCF-"Ne pas décevoir une nouvelle fois" : C'est mal parti

Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du PCF, était interviewée sur Europe1, lundi 6mars. Interrogée sur Ségolène Royal, la présidentiable du PS préférée des sondages, elle a redit ce qu'elle pensait des appréciations louangeuses et répétées de celle-ci à l'adresse de Tony Blair: "Si son exemple, son modèle, c'est Tony Blair, ce n'est pas très rassurant pour que la gauche ne déçoive pas une nouvelle fois." C'est le moins que l'on puisse dire!

Que Fabius ou Strauss-Kahn, autres "présidentiables" du PS, aient eux aussi dit ces jours derniers tout le bien qu'ils pensent de Blair n'est pas plus rassurant. Alors, il faut chausser de curieuses lunettes pour prétendre, comme l'a fait la dirigeante du PCF, que Ségolène Royal "apparaît comme un peu différente des autres candidats du PS".

Et quand Marie-George Buffet ajoute: "Je ne sais pas ce que porte Ségolène Royal comme projet politique", c'est se moquer du monde. Certes, Ségolène Royal se garde de préciser son programme. Encore qu'elle ait tenu à déclarer -et on peut la croire- que la gauche, si elle revenait au pouvoir, ne déferait pas tout ce que la droite a fait depuis 2002. Et puis le programme de Ségolène Royal, comme celui des autres présidentiables du PS, affiche des références on ne peut plus claires: Tony Blair en Grande-Bretagne, ou encore l'ex-Premier ministre centriste italien Romano Prodi, qui a mené une politique d'austérité en son temps, auquel s'est ralliée toute la gauche parlementaire italienne et au côté duquel se précipitent tous les "candidats à la candidature" du PS français. Quant aux références "professionnelles" de tous ces gens (leur passé ministériel), elles ne plaident certes pas en leur faveur, en tout cas auprès des travailleurs.

Alors, Marie-George Buffet fait la fine bouche, feint de ne pas savoir ce que sont les "présidentiables" du PS, ni ce qu'ils feront. Ou encore, elle fait semblant de croire que leur programme serait négociable, comme quand elle déclarait sur la station radio citée: "J'ai envie de lui dire (à Ségolène Royal) que, si elle veut être candidate à la candidature, il faut maintenant qu'elle accepte le débat." Mais même si elle acceptait le débat, ou que d'autres l'acceptent, qu'est-ce que cela changerait à partir du moment où l'on peut discuter de tout sans que cela engage à rien?

En fait, quel que soit ce que décidera le prochain congrès du PCF qui doit examiner, fin mars, la question de "la candidature du PCF à l'élection présidentielle", une chose est certaine: au deuxième tour de cette élection, la direction du PCF s'apprête à faire voter pour le candidat du PS. La direction du PCF appelle cela "battre la droite" et "faire gagner la gauche". Mais cela ne change rien au fait que c'est derrière Ségolène Royal, ou Fabius, ou Strauss-Kahn ou encore Jospin, sinon un autre dirigeant du PS, que le PCF va sans doute se retrouver. Et cela "n'est pas très rassurant pour que la gauche ne déçoive pas une nouvelle fois"...

À nouveau, la direction du PCF n'a pas d'autre perspective, quoi qu'elle prétende, à proposer à ses militants, sympathisants et électeurs.

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