Emploi des jeunes - Les projets du PS : Du "neuf" avec du vieux08/03/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/03/une1962.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emploi des jeunes - Les projets du PS : Du "neuf" avec du vieux

Au Parti Socialiste, le dernier projet en date pour l'emploi des jeunes est celui de Martine Aubry, présenté comme un contre-CPE.

EVA ou "entrée dans la vie active" proposerait aux jeunes de 18 à 25 ans, étudiants, en recherche d'emploi ou salariés précaires, une indemnisation mensuelle. Cette indemnisation remplacerait les autres aides comme l'APL (allocation personnalisée au logement) ou les bourses. On tiendrait compte du quotient familial et de la situation du jeune: en formation, au chômage, ou bien employé à temps partiel, etc. Le bénéficiaire aurait des devoirs, comme celui de suivre une formation ou de chercher un emploi.

Il est difficile de voir du neuf dans cette proposition, que ce soit dans le financement ou dans l'accès à un emploi stable. Ses promoteurs y voient une répartition plus équitable des aides qui, disent-ils, profitent actuellement davantage aux milieux favorisés. Peut-être, mais quand Martine Aubry présente cette mesure comme "le premier étage d'une carrière professionnelle sécurisée", cela relève du tour de passe-passe.

Éric Besson, chargé avec elle de l'emploi à la direction du Parti Socialiste, déclare que "le CDI doit rester la norme", mais qu'on peut concevoir "des sas d'entrée" pour les jeunes en grande difficulté, "à condition que ce ne soit pas des zones de non-droit ou des impasses".

Mais justement, les "emplois-jeunes" promus par le gouvernement Jospin ont débouché sur des impasses parce que, au lieu d'être des embauches en CDI, ces contrats ne proposaient un emploi que pour cinq ans. D'autre part, seuls l'État ou les collectivités locales ont accepté de tenter l'expérience. Quant à imposer quoi que ce soit au patronat, il n'en était pas question.

Et il n'en est toujours pas question, bien au contraire. Fabius prône des "emplois sécurité formation" dans le privé, avec une rémunération minimale et une prime pour l'entreprise si cela débouche sur un CDI. Hollande parle de "contrat sécurité formation", où tous les contrats à durée indéterminée pour les jeunes sans qualification seraient subventionnés par une aide à l'employeur qui formerait le jeune. Il propose plus généralement de moduler les cotisations sociales des patrons en fonction de la durée du contrat, le CDI leur valant une remise avantageuse.

Chacun a sa recette pour s'opposer au gouvernement de droite et à son CPE, et accessoirement pour se positionner face à son concurrent dans le Parti Socialiste. Mais, quelles que soient les variations, les ingrédients restent les mêmes et ils sont parfaitement assimilables par le patronat.

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