Lundi 27 février, près de 250 facteurs se sont retrouvés à la direction régionale de La Poste à Limoges pour exiger l'arrêt des réorganisations et des suppressions de postes qui vont avec.

Commencé il y a quatre semaines à Objat en Corrèze, à l'appel des organisations syndicales, le mouvement s'est étendu progressivement à d'autres bureaux du département, certains reprenant après un recul de leur direction, d'autres entrant alors en lutte. À partir du 27 février, après le dépôt d'un préavis régional par la CGT, FO, SUD et la CFTC, ils ont été rejoints par une partie des facteurs de Creuse et de Haute-Vienne.

Avec l'arrivée de nouveaux casiers qui faciliteraient le tri, une mécanisation du travail et la prévision d'une baisse du trafic «ordinaire», La Poste considère que le temps passé à trier et à préparer le travail à l'intérieur des bureaux est diminué. Du coup, les facteurs disposeraient selon elle de plus de temps pour les tournées, qu'elle rallonge!

Sur les tournées elles-mêmes, là aussi, elle reprend du temps avec l'argument que les boîtes à lettres normalisées sont facilement accessibles. Au final, c'est entre 20 et 30 minutes qu'elle veut récupérer chaque jour sur chaque facteur. Ce qui se traduira bien sûr par des suppressions de postes (au moins 10% des effectifs). Par ailleurs, la direction de La Poste supprime des indemnités versées sur la distribution de la publicité pendant les tournées et reprend des jours de repos compensateurs accordés pour le dépassement permanent des 35 heures hebdomadaires.

Face à l'extension du mouvement, la direction a partiellement reculé sur ses anticipations de baisse du trafic, sur les indemnités. Ici ou là, des directions locales réduisent le nombre de tournées à supprimer, mais cela n'est pas significatif et ne concerne pas l'ensemble des facteurs.

C'est pourquoi, après le rassemblement et la manifestation à la Préfecture, la poursuite de la grève a été décidée.