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Leur société
Hausse du chômage : Pour Borloo, pas de problème
Villepin et Borloo se vantaient d'avoir fait baisser régulièrement le chômage depuis neuf mois. Mais selon les derniers chiffres officiels il y a 16300 chômeurs de plus en janvier 2006. Cela porte à 2326900 le nombre de demandeurs d'emploi, soit 9,6% de la population active.
La hausse touche toutes les catégories, hommes, femmes, chômeurs de longue durée (plus d'un an) et de très longue durée (plus de trois ans). Les jeunes de moins de 25ans restent les plus touchés, puisque près d'un sur quatre (22,8%) ne travaille pas, contre 8,7% des 25-49 ans et 6,9% des actifs de plus de 50ans.
Bien sûr, Borloo a déjà des explications pour tenter d'expliquer cette hausse. Le nombre des premières inscriptions dans les ANPE a augmenté de 13,6%, ce qui correspondrait à 26000 jeunes habitant en majorité dans ce qu'ils appellent les «zones sensibles». Autre tentative d'explication, l'UNEDIC, ayant radié à tort en décembre des chômeurs qui n'auraient pas répondu à temps aux convocations, a dû les réintégrer en janvier. C'est l'occasion de rappeler que ce sont justement ces radiations «à la hussarde» qui expliquaient en partie la baisse continuelle des chiffres du chômage. De toute façon ces radiations continuent à augmenter, plus de 143000 en janvier contre environ 141000 en décembre.
Malgré cela Borloo reste confiant et déclare que cette hausse n'est «pas dramatique» ajoutant qu'«il faut un trimestre pour se faire une véritable opinion». Le ministre de la Cohésion sociale en parle facilement, mais la réalité est vraiment «dramatique» pour ces milliers de travailleurs et leurs familles, qui savent bien que retrouver du travail n'est pas facile. Le ministère lui-même doit l'admettre, qui annonce, pour janvier, 6% d'offres d'emploi en moins. De plus 70% de ces offres sont des propositions à durée déterminée ou à temps partiel, ce qui amène la CGT à chiffrer à six millions le nombre de personnes «soit exclues du travail, soit ayant un travail qui ne leur permet pas de vivre décemment».
Les travailleurs ne peuvent pas attendre, ni un mois ni même trois, une hypothétique «embellie sur le marché de l'emploi», comme disent les formules des économistes. Le chômage découle de la politique antiouvrière délibérée du gouvernement et du patronat pour augmenter les bénéfices des actionnaires. Mais les travailleurs et les chômeurs ont le droit de vivre. Alors il faut prendre sur les profits colossaux accumulés depuis des années sur leur dos pour créer des emplois comme pour assurer aux chômeurs un revenu normal. Il faut interdire les licenciements collectifs dans les entreprises qui font des bénéfices. C'est la seule solution pour voir une «embellie» pour le monde du travail en assurant un travail et un salaire à tous et c'est la seule réponse à apporter aux Villepin-Borloo.