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Leur société
Des médicaments qui restent inaccessibles
S'attendant à un faible ralliement à la proposition française, la France et le Brésil ont déjà prévu que l'argent récolté servira à la création d'une «Facilité internationale d'achat de médicaments» (Fiam) contre le sida.
Cette Fiam veut renforcer l'action de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et de l'Unicef sur le marché des médicaments dits antirétroviraux et encourager le développement des génériques. En 2000, l'action du Brésil avait amélioré l'accessibilité des pays pauvres aux médicaments contre le sida, faisant baisser le prix des trithérapies de «première intention» (le premier traitement en règle générale), de 10000 dollars à quelques centaines de dollars par an.
L'OMC (Organisation mondiale du commerce) a accepté, en 2003, le droit des pays en développement de se déclarer en état d'urgence sanitaire. Cela les autorise à acheter des médicaments au prix du générique, même lorsqu'il s'agit de molécules encore soumises à des brevets. Cette disposition a été étendue au droit européen en 2005. Mais, en pratique, cette disposition n'a jamais été mise en oeuvre à ce jour.
En conséquence, sur les 6,5 millions de malades du sida qui exigeraient aujourd'hui un traitement dans les pays pauvres, un million seulement sont traités. Quant aux médicaments de «deuxième intention», utilisés lorsque, pour une raison ou une autre, on ne peut pas utiliser le traitement de «première intention», ils coûtent toujours dix ou vingt fois plus cher que celui-ci, et restent donc inaccessibles.