La venue de Borloo à La Courneuve le lundi 27 janvier pour signer un apport de subventions publiques a montré l'écart entre la publicité dans les médias et la réalité que nous vivons tous les jours dans la ville.

Les médias ont relevé le chiffre des subventions, 81 millions, et les travaux d'aménagement qui ont eu lieu ces dernières années. Mais ils n'ont pas cité l'essentiel: 1816 familles en attente de logement, pour une ville qui ne compte guère plus de 10000 foyers, des cités très dégradées, parce qu'elles n'ont pas été entretenues, et, à côté, des immeubles anciens en encore plus mauvais état.

Comment en est-on arrivé là? Les subventions ont tout au plus servi le centre commercial. Mais les immeubles sociaux, qui doivent remplacer la barre Renoir, détruite en 2000, tardent toujours. D'autre part, les propriétaires de terrains spéculent et refusent de vendre, sauf à des prix qui excluent le logement social. Par exemple, la friche Satan est restée vide pendant quinze ans, et elle va servir à des commerces et des logements privés.

Enfin, les rénovations et les constructions urgentes n'intéressent pas le privé. Par exemple les locataires de la Cité Rateau attendent depuis deux ans l'isolation promise de leur logement, et les habitants de la rue Verlaine, la réfection de leurs façades. Et puis l'entretien courant est fait en sous-traitance. Alors les charges augmentent partout, comme dans un immeuble de la rue de l'Union où les habitants ont dû subir 30% d'augmentation des charges cette année, mais doivent monter à pied les onze étages depuis plus d'un mois.

À La Courneuve, beaucoup en ont assez des insultes de Sarkozy et des promesses non tenues de Borloo et participeront à la manifestation du samedi 11 mars, appelée à 14 heures place du Châtelet pour la région parisienne par la CNL et le DAL.