Lundi 20 février, les 17 agents du personnel de restauration SNCF de Tours se sont mis en grève. Le 22 février, faute d'avoir obtenu satisfaction sur leur demande en matière d'effectifs, ils décidaient de poursuivre leur mouvement.

La restauration à la SNCF est gérée depuis 1985 par les Comités d'Établissements Régionaux après qu'en 1983 la représentation du personnel est devenue de droit privé. À Tours, le CE gère trois restaurants: un à côté de la gare de Tours, et les deux autres à Saint-Pierre-des-Corps, respectivement à l'atelier et au dépôt.

Cette activité restauration a toujours été déficitaire. Les élus du CE rechignent à augmenter la subvention d'équilibre parce que la dotation de la SNCF aux CE diminue en valeur absolue proportionnellement à la diminution des effectifs. Et les élus, attentifs à la clientèle des oeuvres sociales qui vote aux élections professionnelles, ne veulent pas grever le budget des autres activités comme les sorties, bals et voyages avec participation financière du CE.

Avec le temps, les installations de restauration se sont détériorées et cela fait plus de cinq ans que la décision de refaire le restaurant de l'EIMM (établissement industriel de maintenance du matériel) a été prise. Mais le bailleur de fonds est la SNCF et celle-ci a imposé ses conditions: elle prenait en charge la construction d'un nouveau restaurant, mais avec une cuisine centrale alimentant les deux autres restaurants. Cela, bien sûr, pour des raisons d'économies.

Cette nouvelle organisation a généré tout un travail supplémentaire que les élus CE et leur société de conseil n'ont pas pris en compte. Ils n'ont pas écouté les remarques du personnel et, en particulier, celles des chefs cuisiniers qui jusqu'à aujourd'hui faisaient office de gestionnaire dans chacun des restaurants. Et, depuis la mise en service il y a un mois et demi de la cuisine centrale, le personnel est débordé et le service s'est dégradé. Mais les membres du bureau du CE, à majorité CGT, sont restés sourds aux revendications du personnel, qui a donc fini par décider la grève.

À l'EIMM, la section syndicale CGT s'est déclarée solidaire des grévistes. Mais le secteur fédéral CGT de Tours, dans un tract adressé aux cheminots le 21 février, se dit à la fois "solidaire" du personnel "et en même temps responsable dans la gestion du CER". Ce qui veut dire en clair qu'il soutient le bureau du CE contre les salariés de la restauration en grève.

Les cheminots, qui ont vu la bonne volonté du personnel des restaurants et les énormes efforts qu'il a fournis, sont solidaires de cette grève. Ils ne comprennent pas que les membres du bureau du CE aient laissé dégrader la situation et qu'ils ne mettent pas tout en oeuvre pour répondre aux justes revendications du personnel CE.