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Leur société
La loi contre l'immigration : Ne pas laisser passer
D'après des chiffres rendus publics jeudi 16 février par le ministre de l'Intérieur, le nombre des dépôts de dossiers de demande d'asile est en recul de 34,1% par rapport à la moyenne mensuelle de 2005. "Incontestablement le message de fermeté a été reçu par les organisateurs de filières qui acheminent en France l'écrasante majorité des demandeurs d'asile", s'est félicité le ministère de l'Intérieur.
Il n'est pas étonnant que le gouvernement -et Sarkozy en particulier- se vante des conséquences de sa politique répressive. Mais la Cimade, association d'aide aux étrangers, explique la baisse des demandes d'asile par la multiplication des obstacles auxquels sont confrontés les réfugiés.
Et, dans sa course pour séduire l'électorat le plus réactionnaire en vue des élections de 2007, Sarkozy a présenté un projet de loi que l'ensemble du gouvernement vient d'approuver et qui doit être présenté à l'Assemblée nationale au printemps. Si elle était votée, cette loi rendrait encore plus difficile la vie de centaines de milliers de travailleurs sans papiers.
Il serait question, entre autres, de multiplier les cartes de séjour d'une durée limitée à celle du contrat de travail, comme il en existe déjà pour les travailleurs saisonniers. En cas de rupture du contrat de travail, la carte de séjour serait retirée, entraînant l'expulsion du travailleur ou son passage dans la clandestinité. Avec cette disposition, les travailleurs seraient par conséquent encore plus soumis aux exigences des patrons qu'ils ne le sont déjà.
Le regroupement familial se trouve également dans la ligne de mire du gouvernement. Le patronat a besoin des travailleurs étrangers pour faire du profit, mais il ne veut pas de leur famille. Pour faire venir celle-ci, il existait déjà des conditions de ressources et de logement assez draconiennes. Le montant des ressources exigées devait être au moins égal au smic. Dans la nouvelle version de Sarkozy, le montant des ressources exigé pourrait être supérieur, car il serait fixé en tenant compte du nombre de personnes composant la famille.
Dans cette nouvelle mouture du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, le Cedesa, il est prévu bien d'autres obstacles au regroupement familial, bien d'autres nouvelles entraves au séjour des étrangers ou au séjour des malades étrangers.
De nombreuses associations, de comités de sans-papiers, de syndicats, de partis, dont Lutte Ouvrière, appellent à s'opposer à ce projet de loi. Une manifestation a eu lieu samedi 18 février à Paris. La mobilisation doit se développer pour empêcher ce projet de passer!