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Leur société
Fonction publique : De plus en plus de travailleurs précaires
Travailler dans la fonction publique n'est pas synonyme d'avoir un emploi garanti à vie, loin de là. L'État a même plus souvent recours aux travailleurs précaires que le secteur privé. Telles sont les conclusions qui ressortent d'une enquête menée en 2002 et que vient de publier la Dares, un organisme dépendant du ministère de l'Emploi.
16% des agents de la fonction publique sont en "contrat court", contre 12% dans le privé. Par contrat court, il faut comprendre tous les contrats à durée déterminée (auxiliaires, vacataires, contractuels, etc.) auxquels s'ajoutent les intérimaires et les contrats aidés (CES, CEC, emplois-jeunes). 860000 agents de la fonction publique, soit un sur six, ne possèdent donc pas la garantie de l'emploi prétendument liée au statut de fonctionnaire.
La proportion varie selon les différentes catégories de fonctionnaires. 21% des travailleurs de la fonction publique territoriale (régions, départements, communes) sont soumis à ces contrats courts, deux fois plus que dans la fonction publique d'État (ministères). Ils se montent à 18% dans l'enseignement, et à 14% dans la fonction publique hospitalière. Les femmes, majoritaires dans la fonction publique, représentent les deux tiers des salariés en contrat précaire, et les jeunes de 15 à 29 ans près de la moitié.
Que l'État emploie des travailleurs sous statut précaire, ce n'est pas une nouveauté. Mais leur nombre ne fait que croître. Depuis 1990, le pourcentage des contrats courts a augmenté de cinq points, passant de 11 à 16%, soit plus vite que dans le privé qui a enregistré 3% de hausse sur la même période. Et ces chiffres, datant de 2002, sont certainement loin de la réalité actuelle où, de plus en plus, les emplois précaires prennent la place des emplois stables, surtout dans la fonction publique territoriale ou dans l'enseignement.
Le gouvernement nous rebat les oreilles des prétendus bienfaits du CPE qui, selon lui, ouvrirait la voie à un emploi stable. Qui pourrait être assez naïf pour lui faire confiance quand on voit que, dans les secteurs où l'État est l'employeur et aurait les moyens de garantir l'emploi, il est le premier à développer la précarité?