Les bénéfices du trust sidérurgique Arcelor sont passés de 2,3 milliards d'euros en 2004 à 3,84 milliards en 2005, 66,2% d'augmentation! Comme Arcelor a aussi réduit son endettement de 1,3 milliard, cela représente plus de 5 milliards d'euros d'enrichissement pour le groupe. Les bénéfices représentent ainsi plus de 4 400 euros par mois pour chacun des 94000 salariés du groupe!

Où iront ces profits aussi importants? Eh bien, aux actionnaires, qui s'enrichissent sur le dos du personnel d'Arcelor et des consommateurs. Car le prix de vente de l'acier maintenu très élevé est répercuté par les autres entreprises sur les acheteurs de voitures et des autres produits métalliques.

L'an passé, le dividende versé par action avait augmenté de 71%. Cette année, il croîtra de 85%, de 0,65 euro à 1,20 par action. Mais si les dividendes s'envolent, les emplois plongent. Pour se mettre en valeur par rapport à son concurrent Mittal Steel qui a fait une offre publique d'achat sur Arcelor, le PDG du groupe, G. Dollé, affirme dans son interview au Monde du 11 février que la fermeture des hauts fourneaux de Liège en 2009, avec donc de nombreuses suppressions d'emplois à la clé, est une absolue nécessité et que c'est la preuve d'un plan industriel sérieux!

Arcelor a supprimé des milliers d'emplois en Europe depuis sa constitution en 2002 et compte bien poursuivre dans la même voie pour augmenter ses bénéfices. Côté salaires, la CGT d'Arcelor-Dunkerque a calculé, en comparant les indices Insee de hausse des prix hors tabac et les augmentations des salaires de base de janvier 1986 à décembre 2005, que la perte de pouvoir d'achat des salariés atteint un minimum de 12% en vingt ans. Comme l'indice Insee est sous-évalué, la perte de pouvoir d'achat est encore supérieure... et la lutte pour l'augmentation des salaires plus que nécessaire!