SAFT-Neyrac (Charente) : Grève contre les 98 licenciements16/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1959.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SAFT-Neyrac (Charente) : Grève contre les 98 licenciements

Du mardi 7 au vendredi 10février, la quasi-totalité des 600ouvriers, techniciens et ingénieurs de l'usine de Nersac du groupe SAFT, qui fabrique des piles et des accumulateurs, se sont mis en grève et ont formé jour et nuit un piquet massif devant les portes, refusant 98 suppressions d'emplois.

Mardi 7 se tenait un comité central d'entreprise au siège de Bagnolet, en région parisienne, pour discuter du «plan de sauvegarde de l'emploi» -comprendre un plan de licenciements- que la direction avait annoncé juste avant les fêtes de fin d'année 2005 -pourquoi se gêner?

L'inquiétude mais aussi l'indignation sont d'autant plus vives que le groupe financier anglais Doughty-Hanson, qui a racheté la SAFT à Alcatel il y a trois ans, a amorti sa mise en un an. Le groupe SAFT gagne de l'argent et a été introduit en Bourse. L'action ayant baissé, le plan de suppression d'emplois a été programmé et les cours ont grimpé de 20%!

Un cadre syndicaliste affirmait: «Les groupes financiers n'ont qu'un leitmotiv, gagner de l'argent (...); SAFT SA n'est pas dans le rouge mais son objectif est de faire partir le maximum de gens avec le minimum d'argent.»

Par ailleurs, la première mouture du plan de licenciements refusait le départ des travailleurs âgés de plus de 55 ans.

Après les quatre jours de grève et de piquet devant les feux de palettes allumés pour lutter contre le froid très vif, la direction maintient les suppressions d'emplois mais fait des concessions: une cinquantaine de départs par mesure d'âge seront possibles à partir de 55 et 57 ans avec des primes entre 17500 et 5000 euros; des primes de 12000 euros pour départ volontaire...

Il reste que plus de vingt travailleurs devront accepter, soit au volontariat soit par désignation, des mutations à Bordeaux ou Poitiers, ou bien seront licenciés.

Cela se décidera dans les mois qui viennent. Et il n'est pas dit que, à cette échéance, la colère des travailleurs ne se déclenche pas à nouveau, eux qui ont resserré leurs liens et n'ont aucune confiance dans la stabilité des mutations envisagées ailleurs.

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