Procèsde l’Erika : Total n’est pas blanchi de la marée noire16/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1959.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Procèsde l’Erika : Total n’est pas blanchi de la marée noire

Finalement Total sera appelé à comparaître peut-être avant la fin de l'année devant le tribunal correctionnel, plus de six ans après le naufrage de l'Erika dont la cargaison de plus de 30000 tonnes de fioul lourd avait occasionné, en décembre 1999, une marée noire polluant 400 kilomètres de côtes entre le Finistère et la Vendée.

Malgré les manoeuvres du groupe pétrolier pour échapper à ses responsabilités, Total et deux de ses sociétés sont accusés de «pollution» et de «complicité de mise en danger de la vie d'autrui».

Pour faire pièce à une première mise en examen, suite au rapport d'un expert maritime qui mettait en évidence le mauvais état du bateau, Total avait riposté en demandant une seconde expertise qui avait, comme par hasard, abouti au bout de quatre années à des conclusions inverses. Total pouvait espérer que les choses en resteraient là.

Mais le dossier détaillant les circonstances de l'accident établi par la juge d'instruction, et dont la presse révèle certains passages, a confirmé le caractère mensonger de toutes les allégations de Total. Le mauvais état du bateau était connu dès le chargement de la cargaison. Mais Total se préoccupait avant tout d'assurer son contrat de livraison dans les temps, au mépris des règles de sécurité. À Dunkerque, les citernes auraient été remplies plus que prévu, ce que le capitaine lui-même avait tenu à notifier. Total imposait par contrat «au capitaine l'envoi immédiat et prioritaire de toutes informations relatives aux avaries du navire». De même tout ordre donné au capitaine devait «recueillir l'accord exprès et préalable de Total».

Bref, Total, une entreprise qui réalise des milliards d'euros de bénéfices, a fait risquer leur vie à des marins et pourri la vie de milliers d'habitants du littoral pour faire des économies sur la sécurité.

De mesures dilatoires en mesures dilatoires, en multipliant les manoeuvres procédurières, Total espère gagner du temps et économiser de l'argent.

La démarche n'est pas raffinée mais pour ces gens-là, la seule chose qui compte, c'est qu'elle soit payante.

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