Jospin se présente -de moins en moins d'ailleurs- comme retiré de la vie politique mais se déclare soucieux d'être utile à son parti. Il s'est livré à une petite tournée de propagande dans différentes régions, en particulier dans celle de Toulouse.

Accueilli par les deux chaînes locales de télévision, il a convié les journalistes à une conférence de presse et s'est offert une séance de dédicaces pour promouvoir son dernier livre. Puis, toujours filmé par les caméras, il s'est soumis aux questions des étudiants toulousains de Sciences-Po. Pour quelqu'un qui dit et répète qu'il se tient à l'écart, voilà donc une retraite bien médiatisée.

La plupart des questions étaient aussi convenues que les réponses. À l'exception d'une question d'un étudiant qui demanda à Jospin, si la gauche revenait aux affaires «supprimera-t-elle ce que la droite a fait?». La réponse a été, cette fois, bien moins précise que la question.

«En politique, a répondu Jospin, comme dans la vie le problème n'est pas de défaire. Il est de faire». Soit. Mais qu'est-ce que Jospin propose de faire pour remplacer ce qu'a fait la droite en matière de retraite, de précarité, de droits retirés aux travailleurs immigrés?

Sur ces sujets, l'étudiant, et les futurs électeurs, resteront sur leur faim.

Et si Jospin comme ses amis et néanmoins concurrents du PS ne s'engagent pas réellement à défaire ce que la droite a fait, c'est qu'en réalité ils souhaitent le conserver.