Hôpital de Tours : La valse des contrats16/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1959.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Tours : La valse des contrats

Depuis le mois de décembre, à l'hôpital de Tours comme dans d'autres hôpitaux, de nouveaux membres du personnel sont arrivés. Ils ont été embauchés en CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi), ces nouveaux contrats du plan Borloo pour la fonction publique.

Ce contrat est de droit privé, pour une durée de six mois, renouvelable jusqu'à deux ans. La durée hebdomadaire est de vingt heures minimum et de 35 heures maximum et le salaire est calculé sur la base du coût horaire du smic. L'hôpital doit leur proposer une formation et un tuteur doit les accompagner.

Au CHU, 190 personnes sont ainsi arrivées, à qui la direction a proposé de faire 20 heures par semaine. Leur salaire arrive donc à la moitié du smic mensuel! On n'a pas peiné à leur trouver du travail tant il manque de personnel dans tous les services. On retrouve ces collègues en «CAE» dans les services de soins pour faire le ménage, dans les secrétariats ou dans les services généraux. Ils assurent des remplacements maladie, maternité où ils peuvent être en renfort, comme dans les secrétariats qui n'ont jamais vu arriver de créations de postes depuis des années.

Pour la plupart, il s'agit de jeunes qui sortent de l'école, de jeunes au chômage ou de collègues encore en CES (contrat emploi solidarité) dans l'hôpital, qui ont vu leur contrat transformé en CAE de 26 heures. Ou aussi des contractuels déjà dans l'hôpital après plusieurs CDD, à qui il a été proposé un CAE à la fin d'un de ceux-ci.

Mais ces collègues ne sont pas tous sans qualification. Ainsi, dans les secrétariats, ils doivent déjà avoir une formation de bureautique «même s'ils ne connaissent pas encore le langage médical» comme dit la direction. Certaines ont par exemple un bac de secrétaire médicale. Les secrétariats des consultations externes, entre autres, croulent sous le retard du courrier, qui peut aller jusqu'à trois semaines. C'est pourquoi on a entendu des cadres dire que ces nouveaux collègues devront faire leurs preuves en quinze jours pour qu'on les garde... 5% des CAE seraient donc déjà repartis car ne faisant pas l'affaire!

Tous ces nouveaux travailleurs sont évidemment les bienvenus dans les services. Mais ces contrats ne garantissent en rien leur embauche puisqu'il faut passer les concours de la fonction publique pour être recruté.

Comme tous les autres collègues contractuels qui travaillent encore en CDD, leur travail est indispensable au fonctionnement de l'hôpital, et tous devraient être embauchés définitivement et titularisés!

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