Un ouvrier d'Eurocopter âgé de 53 ans, qui enchaînait des horaires de nuit particulièrement pénibles, est mort à la suite d'un accident de la route, au petit matin en rentrant chez lui, le samedi 4 février. Plongé dans le coma, il est décédé quelques jours plus tard, le jeudi 9 février.

L'accident s'est produit alors qu'il rentrait chez lui après la cinquième nuit d'affilée d'un horaire particulièrement fatigant, allant de minuit à huit heures du matin. Avec un tel rythme, il est difficile de dormir le matin et impossible de se reposer l'après-midi.

Ce travail de fin de nuit permettait à la direction de l'usine de faire travailler des ouvriers sans discontinuité. Consciente de la pénibilité de ces horaires, la direction de l'usine les a immédiatement retirés après l'accident. Elle en a proposé d'autres, de 21heures à 5heures du matin. Et elle a décidé de ne les majorer que de 25% au lieu des 40% pratiqués habituellement pour ces horaires. Tous les ouvriers ont refusé, écoeurés par un tel cynisme.

Après cet accident, la direction aurait aussi fait appel à un psychologue pour s'occuper du responsable du secteur auquel appartenait l'ouvrier accidenté.

Mais tout le monde sait très bien que ces horaires, décidés en haut lieu, sont épuisants. Quel besoin y-a-t-il de faire fabriquer des hélicoptères, plus vite, la nuit, n'importe comment, si ce n'est pour faire plus de profit, en utilisant les installations plus longtemps?

La direction connaît la nocivité pour l'organisme de tels horaires. Quand elle les a choisis et appliqués, elle en connaissait les risques pour le personnel. Sa responsabilité est donc pleine et entière.