Mercredi 8 février, Joseph Kollié, étudiant libérien, se rendait à la faculté des lettres de Besançon comme tous les jours pour suivre ses cours de licence. il ne se cachait pas et la police savait où le trouver. Embarqué de force dans une voiture banalisée par la police des frontières, il a été emmené au centre de rétention de Pontarlier, puis dans celui du Mesnil-Amelot (près de Roissy).

Joseph avait été débouté de sa demande de statut de réfugié politique. Un comité de soutien était en discussion avec la préfecture pour obtenir une autorisation de présence jusqu'à la fin de l'année universitaire. Il passait sa licence dans quatre mois.

À l'annonce de cette arrestation, 300 personnes se sont rassemblées devant la préfecture pour demander sa libération. D'après le comité de soutien, il restait cinq jours pour obtenir un recours. Vendredi 11, plus de 400 personnes dont de nombreux étudiants et lycéens, se retrouvaient devant la préfecture. On apprit alors que Joseph avait été expulsé le matin même vers le Liberia, via Bruxelles.

Les manifestants ont vivement exprimé leur colère. Avec les lois Sarkozy contre l'immigration, les conditions des étudiants en situation irrégulière risquent d'empirer; rien qu'à Besançon, des dizaines d'étudiants étrangers sont menacés.