Le ministre des Sports, Jean-François Lamour, a réuni le 31 janvier les "acteurs du sport professionnel" pour discuter de l'éventuelle introduction en Bourse de certains clubs sportifs. En effet si, comme le précise la loi Buffet (ministre des Sports du gouvernement Jospin) de 1999, les clubs sportifs peuvent se constituer en société anonyme et distribuer des dividendes, ils ne peuvent pas encore, en France, être cotés en Bourse. Or les propriétaires des clubs les plus riches, comme certains clubs de foot qui brassent des milliards, veulent pouvoir agrandir leurs affaires et leurs bénéfices en accédant à la Bourse et à ses possibilités spéculatives.

Le sport professionnel est depuis longtemps une affaire capitaliste comme une autre, mais le ministre se croit tout de même obligé de respecter les apparences. Il souhaite que l'introduction en Bourse préserve "l'équité des compétitions sportives", éclairant ainsi le rapport étroit entre le capital engagé et le résultat des compétitions. Il est évident, même pour un ministre, qu'une équipe qui a vendu fort cher les droits de retransmission de ses matches ne peut pas être éliminée trop tôt d'une compétition internationale.

De plus, ajoute le ministre, "la solidarité entre sport professionnel et sport amateur" ne devra pas être affectée par les opérations boursières. Cela ne risque pas d'arriver, car cette solidarité n'existe pas. Quels que soient les profits ou les faillites des grands clubs professionnels, les enfants des cités ouvrières ne continueront à pratiquer le football que s'il y a des bénévoles pour s'occuper d'eux et si leur municipalité leur donne un coup de main.

Les lois dans l'intérêt des plus riches, toute l'activité soumise à la loi du profit, et des bonimenteurs pour expliquer que c'est pour le bien du plus grand nombre... Comme disent les entraîneurs des clubs locaux, "le foot, c'est l'école de la vie"!