Au collège Jean-Vilar à La Courneuve, nous avons été 75% à faire grève le jeudi 26 janvier et nous sommes allés crier massivement, avec près de 2000 enseignants du département, devant l'inspection académique: "ZEP en colère, ministère au Kärscher", "À 14 ans, on veut l'éducation, pas l'exploitation" ou encore "Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l'éducation".

Nous avons toutes les raisons d'être mécontents. En effet, les premières informations que nous avons sur notre dotation horaire (nombre des heures données au collège pour assurer les cours aux élèves) montrent qu'elle baisserait d'environ 10%, ce qui aurait pour conséquence de diminuer le nombre de classes et donc d'augmenter le nombre d'élèves par classe (de 24, on pourrait passer à 28). En ce qui concerne le personnel de vie scolaire, deux aides éducateurs en fin de contrat partent cette année et un l'an prochain. "Comme ce statut disparaît, affirme le rectorat, ces trois personnes seront remplacées par un seul assistant d'éducation." De plus, nous risquons de perdre un conseiller d'éducation car "ce statut n'existant pas en Europe, il faut harmoniser et le faire disparaître en France", prétend le ministère.

Sur la commune de La Courneuve, aucun établissement n'a été jugé assez en difficulté pour obtenir des moyens supplémentaires.

Moins de moyens pour faire cours aux élèves, moins de moyens pour les encadrer hors des cours, dans notre collège, comme ailleurs dans le pays, voilà la réponse du gouvernement à la dégradation des conditions d'enseignement.